La campagne de sensibilisation pour la récolte d'un million de signatures autour du slogan « Le devoir de citoyenneté c'est notre droit », a été entamée hier à Oran au siège du local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). Cet appel à la consolidation de la citoyenneté en Algérie et dans le monde arabe a fait l'objet d'une rencontre, animée par Mustapha Bouchachi (actuel président de la Ligue) à laquelle ont pris part des représentants de la société civile et de partis politiques de la mouvance démocratique. M. Bouchachi considère qu'en soi, le chiffre est symbolique, mais les signatures vont être remises au sommet des chefs d'Etat arabes prévu entre mars et avril 2011. « Les régimes des pays en question savent coordonner leur efforts, mais pour des questions sécuritaires, et se montrent solidaires, mais contre leurs sociétés civiles respectives. Donc pourquoi ne pas envisager une coalition de ces dernières pour faire entendre leurs voix autour d'un minimum sur la question de la promotion des droits de l'homme et de la citoyenneté ? », a indiqué M. Bouchachi, pour situer en même temps l'objet de la campagne qui vise toutes les populations du Maghreb et du Moyen-Orient, autrement dit l'espace MENA tel que formulé par les Américains. Le recours au million de signatures a été décidé lors d'une rencontre tenue en mars 2010 à Doha (Qatar), mais la coalition des organisations de défense de la citoyenneté a entamé son travail en 2008. « Nous sommes des sujets, pas des citoyens », a-t-il estimé. Et pour illustrer son propos, il cite l'exemple d'une vieille dame qui, pour avoir bénéficié d'un logement après 40 ans d'attente, est montrée en train de remercier le président de la République comme s'il le lui avait offert personnellement. La campagne en question intègre aussi un travail de conscientisation devant être mené, selon les animateurs de la LADDH, par les intellectuels et les acteurs de la société civile pour propager la notion de droit au sein de la société. « Quand nous contrevenons à la loi, nous sommes sanctionnés par la société, mais les représentants de l'ordre doivent respecter notre dignité en se gardant de nous injurier ou de nous frapper », déclare-t-il dans un autre registre, en évoquant l'inutilité du maintien de l'Etat d'urgence.