Des portraits de Meksa, Ferhat Imazighen Imoula, Oulehlou, Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Aït Menguellet, Matoub Lounès, entre autres, étaient exposés tout au long de l'artère principale du village. Cet été, les villages de la Kabylie profonde sortent de leur torpeur avec des festivités culturelles qui ont animé ces contrées lointaines. Durant trois jours, Maraghna, cette bourgade de la commune d'Illoula Oumaliou, à 70 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, a abrité une rencontre sur la chanson kabyle moderne organisée par l'association Tanekra, en collaboration avec le comité de village. Un riche programme d'activités a été concocté pour l'événement, qui a créé un véritable climat de fraternité et de solidarité chez la population de cette localité. Il est utile de préciser que ce village a grandement contribué à la guerre de Libération nationale. Toutefois, aujourd'hui, les habitants de Magharna ne sont pas encore sortis du marasme ambiant. Le village est dépourvu pratiquement de toutes les infrastructures de base. Mais cela n'empêche pas les jeunes de cette bourgade d'œuvrer en contribuant à l'amélioration du cadre de vie de leur village. Ainsi, en plus des actions d'intérêt général, les membres de l'association Tanekra, en collaboration avec le comité de village, ont réussi à faire sortir leur localité de l'anonymat grâce à la première rencontre sur la chanson moderne kabyle qui a été, d'ailleurs, une réussite remarquable. « La musique moderne kabyle est née durant les années 1970 dans ce village, notamment avec les chansons de Ferhat Imazighène Imoula et Mohand Ouali Kezzar », nous a expliqué un sexagénaire qui nous a fait visiter également le village. Slimane Azem, Matoub Lounes… Au seuil de chaque maison, on trouve un lecteur CD et une haut-parleur qui diffuse en continu les chansons de célèbres artistes kabyles, animant aussi une exposition en plein air. Des portraits de Meksa, Ferhat Imazighen, Imoula, Oulehlou, Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Aït Menguellet, Matoub Lounès, entre autres sont exposés tout au long de l'artère principale du village. Des toiles magnifiques ont attiré notre attention lors de notre visite du village. Il s'agit des travaux de l'artiste peintre Amar Ouali, ce jeune talent qui a fait l'Ecole des beaux-arts mais qui est, dit-il, actuellement sans emploi. Il travaille comme manœuvre dans les chantiers de bâtiment pour subvenir aux besoins de sa famille. « J'ai terminé mes études en 2001 et depuis, j'ai cherché partout un boulot, mais en vain », nous dira cet artiste qui a réalisé plusieurs fresques au village. Pour revenir aux activités de la rencontre sur la chanson moderne kabyle, celles-ci se sont articulées essentiellement autour des conférences animées par des chanteurs connus, comme Brahim Tayeb et Karim du groupe mythique les Abranis. Un concours pour les amateurs de la chanson moderne était aussi de la partie, tout comme des galas artistiques, avec Karim Abranis et le groupe Chachnaq, ainsi que Zayen. Zayen, Bons baisers d'El Hoceima « Cette rencontre est à encourager. Cela m'a fait énormément plaisir de chanter devant un public chaleureux, et à Marghna, ce village de grands artistes, comme Ferhat Imazighen Imoula, Meziane et Mohand Ouali Kezzar ainsi que Hocine Marghana », nous a dit Zayen, ce chanteur qui vient de rentrer du Maroc après sa participation au Festival Anmugar, qui s'est déroulé du 17 au 20 juillet 2010, dans la ville d'El Hoceima. Cette rencontre vise la valorisation et la promotion de la culture amazighe. « C'était formidable de chanter devant une assistance très attachée à sa culture ancestrale. Il faut dire que le festival était une véritable réussite. L'organisation était parfaite. Les organisateurs m'ont réservé un accueil chaleureux. D'ailleurs, j'ai chanté devant plus de 10 000 personnes sur l'esplanade d'El Hoceima. Le public était vraiment magnifique », nous a ajouté l'enfant d'Elmsela qui prépare, ces jours-ci, une tournée nationale en Algérie. Il animera également un gala, à la maison de culture de Tizi Ouzou, dans le cadre d'un programme d'animation nocturne, à l'occasion du mois de Ramadhan. Enfin, notons aussi que des chorales des représentations théâtrales figuraient au menu de la rencontre sur la musique moderne kabyle. « Notre objectif, à travers cette rencontre, est de donner la chance aux jeunes chanteurs de mettre à profit leur talent », a déclaré Nacer Djaou, président de l'association Tanekra.