Malgré les réductions record de production décidées par l'OPEP+ et les compressions de production aux Etats -Unis, la tendance des prix du pétrole reste incertaine, car des doutes persistent au sujet de la reprise de la demande mondiale de pétrole. Une analyse de HSBC Global Research prévoit, selon les échos répercutés par les agences de presse, un prix moyen du Brent à 39 dollars le baril en 2020 contre une moyenne de 37 dollars le baril, prévue précédemment. La nouvelle prévision s'appuie, selon la banque, sur les réductions de production record décidées par l'Opep, ce qui devrait faire basculer le marché en déficit le mois prochain. Pour le pétrole américain, HSBC Global Research table désormais sur une moyenne 34,60 dollars, cette année, contre une prévision précédente de 32,80 dollars le baril pour l'indice de référence américain WTI. «Nous pensons que le marché est presque revenu à l'équilibre en juin et qu'il deviendrait déficitaire en juillet», affirme HSBC citée par Reuters. Le déficit du marché à venir cet été ne signifie pas cependant qu'il y aura un resserrement de l'offre mondiale de pétrole, car les stocks et le stockage flottant n'ont pas encore commencé à s'épuiser, avertit la banque. Pour sa part, le cabinet Goldman Sachs a souligné, dans une note à ses clients, que la décision prise ce week-end par la coalition OPEP + de prolonger d'un mois supplémentaire ses baisses historiques de l'offre était déjà plus que prévue par le marché. D'autres données, dont des facteurs géopolitiques, ajoutent à l'incertitude entourant la courbe des prix de l'or noir. Ainsi, en Libye, un groupe armé a interrompu hier l'exploitation dans un champ de pétrole, à peine quelques heures après la reprise de la production, selon un communiqué de National Oil Co. De son côté, l'Irak s'efforce de respecter ses quotas comme il lui a été expressément demandé par l'Opep. Le pays a notamment demandé à certains raffineurs d'Asie d'envisager de renoncer aux expéditions de son brut à partir de Bassorah. L'autre facteur qui perturbe le marché concerne l'annonce faite par l'Arabie Saoudite qui a décidé de mettre fin à des réductions de production supplémentaires volontaires d'ici la fin de ce mois. L'OPEP+ a convenu samedi d'étendre les réductions de production record de 9,7 millions de bpj d'un mois, jusqu'à fin juillet, sous réserve que tous les pays concernés par l'accord respectent à 100% leurs quotas et compensent le non-respect en dépassant les réductions en juillet, août et septembre. Hier, le brent s'échangeait aux alentours de 40 dollars le baril, en baisse par rapport aux cotations enregistrées au-dessus de 42 dollars au lendemain de l'extension décidée par l'OPEP+.