L'Opep a encore relevé sa prévision de la demande pour son pétrole en 2018 et a indiqué que l'accord d'encadrement de la production avait permis de réduire les excédents, une évolution susceptible, selon l'organisation, de déboucher sur une offre déficitaire sur le marché mondial l'an prochain. Dans son rapport mensuel publié hier, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) estime que la demande mondiale pour son pétrole atteindra 33,06 millions de barils par jour (bpj) l'an prochain, soit 230.000 de plus que la précédente prévision, grâce notamment à une baisse des stocks de distillats à l'approche de l'hiver. Il s'agit de sa troisième révision de suite de sa projection, déjà relevée dans ses rapports mensuels d'août et de septembre par rapport à la première estimation faite en juillet. L'organisation, qui regroupe 14 pays, indique également que sa production au mois de septembre, selon les estimations de sources secondaires, a été inférieure à sa prévision de la demande, même si la production a légèrement augmenté. «Avec l'arrivée de la saison hivernale, les approvisionnements en distillats sont particulièrement tendus, ce qui représente un changement par rapport aux stocks excédentaires observés ces deux dernières années», a déclaré l'Opep dans son rapport. «L'Opep et d'importants producteurs de pétrole non-Opep continuent de réduire avec succès les barils excédentaires sur le marché pétrolier». Les chiffres montrent, selon les calculs de Reuters, que l'Opep a respecté à hauteur de 98% son accord de réduction de la production le mois dernier, à comparer à un taux de conformité de 83% en août. L'organisation a annoncé avoir pompé 32,75 millions de bpj en septembre, soit environ 89.000 de plus par rapport à août. Si l'Opep continue à extraire du pétrole à des niveaux similaires à ceux de septembre, le marché pourrait se retrouver en déficit l'an prochain, indique le rapport de l'organisation. Selon l'Opep, les stocks dans les économies développées ont diminué de 24,7 millions de barils en août à 2,996 milliards de barils, soit 171 millions de barils de plus que la moyenne des cinq dernières années. Le rapport souligne également la confiance croissante des responsables de l'organisation dans l'accord d'encadrement de la production. Le Brent de la mer du Nord s'échangeait hier, à près de 57 dollars le baril, mais son cours est toujours de moitié inférieur au pic touché à la mi-2014.