Après avoir fourni aux hôpitaux et à l'université des tunnels de stérilisation, une équipe d'étudiants de la faculté des sciences appliquées envisage de remplacer le chlore, produit chimique actuellement utilisé sous forme diluée dans l'eau, dans un souci de préserver la santé vu que respirer de petites quantités de ce chlore pendant des périodes courtes affecte le système respiratoire, mais aussi l'environnement auquel il provoque des dommages à des concentrations faibles. Le Conseil scientifique du ministère de la Santé avait recommandé d'ailleurs, dans une note datée du 7 juin et adressée aux établissements de santé, le «retrait impératif» des tunnels de désinfection «en raison des risques de santé liés à l'exposition des personnes aux produits désinfectants. Selon le Pr Kriker, doyen de la faculté des sciences appliquées, de nouveaux projets seront bientôt lancés, notamment l'étude, la conception et la construction d'une salle stérile au profit du service d'hémodialyse de l'hôpital Mohamed Boudiaf de Ouargla qui abrite une population très vulnérable à la Covid-19. La problématique posée est celle de la prévention contre le haut risque infectieux dans l'activité d'hémodialyse, étant donné que la deuxième cause de morbi-mortalité en hémodialyse est liée effectivement aux infections virales et bactériennes. La population des insuffisants rénaux de Ouargla a déjà enregistré des décès depuis le début de la pandémie, d'où la nécessité vitale d'une pièce fermée servant d'environnement de contrôle de la contamination lors des séances d'hémodialyse. L'autre projet retenu concerne la fabrication de respirateurs artificiels avec des moyens peu coûteux et disponibles localement pour lutter contre l'épidémie du coronavirus et pallier au manque éventuel d'appareils d'assistance respiratoire dans les hôpitaux de la wilaya de Ouargla, avec la montée en cadence de la pandémie et du nombre de cas graves de détresse respiratoire. Comme pour le tunnel de stérilisation de fabrication locale, le Dr Ziani travaille actuellement avec ses étudiants à l'élaboration d'un prototype de respirateur artificiel réglementaire à faible coût pour une production massive et rapide, avant de passer à l'étape suivante, à savoir le financement du projet qui sera partiellement soutenu par l'université de Ouargla et une collecte de fonds auprès des entreprises partenaires. Ces dernières devraient contribuer aux besoins de l'équipe et à l'achat de matières premières et de composants électroniques nécessaires à la fabrication du prototype, avant d'envisager le lancement en production d'un nombre de respirateurs. Constituée notamment de Abdi Saber, étudiant en master 2, option maintenance industrielle et encadré par le Dr Lotfy Ziani du département de génie mécanique qui ont supervisé et achevé la fabrication de cinq tunnels de stérilisation au profit de l'hôpital Mohamed Boudiaf et de l'hôpital psychiatrique d'El Hdeb, du rectorat de l'université et du département des sciences appliquées, cette équipe, rejointe par d'autres étudiants, compte développer ses capacités de conception et de réalisation afin de trouver des solutions alternatives moins coûteuses aux problèmes posés par le secteur de la santé, avec l'intention de contacter des industriels et hommes d'affaires en mesure de s'engager financièrement dans des projets universitaires économiquement rentables.