Les 63 économies les plus compétitives sont classées chaque année selon leurs performances par le rapport IMD World Competitiveness Center. L'édition 2020 a été livrée mardi dernier en révélant des changements de position de certains pays, en mieux ou en mal, et la confirmation de certaines places pour d'autres. Aucun des trois pays maghrébins ne figure malheureusement dans ce top 63. Le classement 2020 confirme la première place de Singapour, comme en 2019, suivi du Danemark, de la Suisse, des Pays-Bas et Hong Kong. «Les facteurs qui expliquent le succès de Singapour résident dans sa performance économique, qui découle de la solidité du commerce international et des investissements, de l'emploi et des mesures prises pour consolider le marché du travail», indique le rapport. L'autre facteur renforçant l'exploit singapourien est son système éducatif ainsi que ses infrastructures technologiques et de télécommunications, la vitesse de la bande passante internet et ses exportations de haute technologie. La force du Danemark, pour sa part, est dans sa capacité à offrir un marché du travail compétitif et des systèmes de santé et d'éducation solides. «Le pays affiche aussi de très bons résultats en matière d'investissement et de productivité et domine l'Europe en termes d'efficacité commerciale.» La Suisse, qui clôture ce top 3 des meilleures économies au monde, en gagnant une place cette année, se targue d'un commerce international robuste alimentant ses solides performances économiques et jouit, à l'instar du Singapour et du Danemark, de systèmes de santé et d'éducation très performants. Outre les points forts de ces trois économies, le rapport de cette année relève des changements de hiérarchie dans le classement des économies mondiales. «Une tendance remarquée dans les résultats de cette année est la force des petites économies.» «L'avantage des petites économies dans la crise actuelle vient de leur capacité à lutter contre la pandémie et garder leur compétitivité économique. Cela peut être en partie alimenté par le fait qu'il est facile de trouver un consensus social», explique Arturo Bris, directeur de l'IMD World Competitiveness Center, basé en Suisse, et professeur de finances. «Ce qui est frappant, c'est que nombre de petites économies – largement définies comme telles par leur PIB – sont classées parmi les dix premières. Cependant, cela ne veut pas dire que nous assistons à un triomphe des démocraties. Singapour, Hong Kong et les Emirats arabes unis restent dans le top 10 (même s'ils ont perdu des positions), tandis que certaines démocraties occupent le bas de l'échelle», note ce même rapport. Le classement IMD se base sur différents facteurs de réussite liés au commerce et à l'investissement internationaux, l'emploi, l'ouverture des sociétés, la stabilité politique et l'égalité sociale. «La compétitivité doit être à la fois un outil et un objectif de la politique économique», précisent les initiateurs du rapport. Dans le classement 2020, des critères nouveaux ont été introduits dans le calcul des performances des pays, notamment les objectifs de développement durable des Nations unies, tels que l'environnement, l'éducation, l'inclusion et l'autonomisation, et la santé. Ainsi, la première économie mondiale, les Etats-Unis, se retrouve à la dixième place, contre une troisième place en 2019 et une première place en 2018. «Les guerres commerciales ont inversé les trajectoires de croissance positive de la Chine et des Etats-Unis», précise le rapport classant la Chine à la 20e position contre la 14e en 2019. Hong Kong, qui a été le théâtre de troubles sociaux, a aussi perdu 3 places, en passant de la 2e à la 5e position cette année.