Le pied diabétique constitue un véritable problème de santé publique : 15% des diabétiques ont un ulcère du pied et 20% seront amputés. La prévention et la prise en charge de cette complication sévère du diabète doivent être, selon les spécialistes, codifiées et assurées par des équipes multidisciplinaires. Ce thème a été au centre des débats, hier à l'hôtel Mouflon d'Or, à Alger, dans le cadre des journées organisées par les laboratoires Lad Pharma en collaboration avec la Fédération algérienne des associations de diabétiques pour la sensibilisation des patients et des praticiens. La prévention passe essentiellement, selon le professeur Bouiad (chirurgien vasculaire au CHU d'Oran) par l'hygiène du pied. Les lésions sont souvent, a-t-il expliqué, occasionnées par des traumatismes mineurs. Les facteurs déclenchants les plus fréquemment en cause sont les chaussures inadaptées, une hygiène insuffisante, des blessures légères, etc. Le manque de prévention, signale le conférencier, fait que 15% des diabétiques ont un ulcère du pied, dont 20% seront amputés, et 50% des amputés meurent dans les cinq années suivantes. Pour maîtriser ces cas de lésions superficielles du pied, le Pr Bouiad recommande des soins locaux qui doivent être réalisés par un personnel infirmier entraîné. « Il ne faut jamais marcher sur le pied portant des lésions. Le repos permet une meilleure cicatrisation », a-t-il indiqué. Pour lui, les amputations majeures sont à bannir et aucune amputation ne doit être faite sans l'avis du chirurgien vasculaire, a-t-il précisé. Une amputation peut s'imposer, a-t-il ajouté, devant des lésions évoluées, une aggravation rapide des lésions ou de l'état général et c'est ce qui nécessite une hospitalisation prolongée à des coûts très élevés. « C'est pourquoi une prévention primaire et la précocité dans la prise en charge thérapeutique des plaies sont nécessaires. Heberprot-P est l'un des produits hospitaliers indiqués pour la cicatrisation rapide de ces lésions afin d'éviter l'amputation », a-t-il indiqué. Un produit qui reste « malheureusement introuvable » dans les hôpitaux et les pharmacies, dénonce la Fédération algérienne des associations des diabétiques, alors que « de nombreux patients se font scier le pied », signale la fédération dans une déclaration remise à la presse. Pour sa part, le laboratoire Lad Pharma, producteur du médicament, affirme dans une déclaration avoir des stocks disponibles, mais les hôpitaux ne réagissent pas. Une demande d'extension d'enregistrement au niveau des officines a été formulée au ministère de la Santé depuis le mois de mai 2009, mais « nous ne comprenons pas ce retard pour une simple extension d'enregistrement d'un médicament qui a déjà obtenu sa décision d'enregistrement en mai 2008 », lit-on dans le communiqué.