Le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé d'une année le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Selon RFI qui rapporte l'information, «la décision a été prise à l'unanimité des membres du Conseil de sécurité». La mission, précise la même source, est renouvelée jusqu'en juin 2021, avec le même nombre d'effectifs et un budget en légère croissance (1,2 milliard de dollars). La Minusma reste la troisième opération de paix la plus coûteuse. La résolution sur la prorogation du mandat de la Minusma devrait, ajoute-t-on, «redéfinir de nouveaux indicateurs de progrès sur l'accord pour la paix et la réconciliation (APR) ; pour la section désarmement, démobilisation, réinsertion et de réintégration, pour la réforme constitutionnelle et pour la mise en place de la zone de développement du Nord». Elle fixera aussi, pour la première fois, des référentiels sur le Centre, où la situation n'a cessé de se dégrader et où 580 personnes ont été tuées depuis janvier 2020. Le texte clarifiera également encore plus le soutien de la Minusma à la force conjointe du G5 Sahel pour plus d'efficacité lors des missions sur le terrain. La décision du Conseil de sécurité de l'ONU intervient dans un contexte marqué par une flambée de violence dans le centre du pays. Des milliers de personnes manifestent également depuis plusieurs semaines dans les rues de Bamako pour réclamer la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), auquel elles reprochent sa mauvaise gestion. L'ambassadeur des Etats-Unis dans la capitale malienne, Dennis Hankins, s'est dit suivre de près la situation. Il a indiqué qu'il tenait au respect des institutions. En d'autres termes, Washington est contre le départ forcé du président Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime, comme demandé par les responsables du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) de l'imam Mahamoud Dicko. «Il faut accepter la démocratie. On ne peut pas changer un système, on ne peut pas forcer au départ un Président élu démocratiquement (...)», a indiqué Dennis Hankins mardi dernier à l'issue d'une audience accordée par le président de l'Assemblée nationale du Mali. Il a précisé que «(...) c'est important d'avoir des discussions entre toutes les parties, société civile, gouvernement et partis politiques», avertissant qu'«il y a assez de problèmes devant la nation du Mali et tout le monde doit travailler ensemble».