Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, semble décidé à mettre à exécution, dès le début du mois de juillet, son projet illégal d'annexion de plus du tiers de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé en 1967, malgré l'opposition de l'ensemble de la communauté internationale. Dans un message vidéo adressé dimanche soir au sommet virtuel des Chrétiens unis pour Israël (CUFI), Netanyahu a prétendu que «l'application de la loi israélienne aux régions de Judée-Samarie (Cisjordanie), qui resteront partie d'Israël dans tout futur accord de paix, ne fera pas reculer la paix, elle fera avancer la paix». Il fait allusion, bien sûr, à toutes les terres palestiniennes occupées en 1967 sur lesquelles ont été bâties plus d'une centaine de colonies, en plus de la Vallée du Jourdain qui représente une zone agricole, riche en eau, ayant une importance stratégique pour le futur Etat palestinien. Selon les résolutions de l'ONU, ces terres sont occupées et Israël n'a pas le droit de les annexer ni d'y construire des colonies. Mais comme Israël n'a jamais respecté le droit international et encore moins les résolutions de l'ONU, le gouvernement israélien actuel s'apprête encore cette fois à opérer un passage en force, en dépit des avertissements de dizaines de pays. La complicité américaine Alors que des manifestations de protestation contre l'annexion imminente de terres palestiniennes par Israël sont signalées en France, en Belgique, en Italie et dans différents endroits dans le monde, malgré les restrictions dues à la pandémie mondiale de Covid-19, l'Amérique de Donald Trump est l'un des rares pays à soutenir l'inique projet du gouvernement israélien. Pis encore, la Maison-Blanche l'encourage. Auteur de la «transaction du siècle», un soi-disant plan de paix pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien, le président Trump espère que son plan lui permettra d'avoir les faveurs de l'Aipac, dont il attend un appui pour sa réélection à la Maison-Blanche au mois de novembre prochain. Ce plan approuve l'annexion par Israël de terres palestiniennes et ne laisse aux Palestiniens que des cantons isolés sans aucune souveraineté ni continuité territoriale qui ne permettent pas de créer un Etat Palestinien viable. Il a été rejeté en bloc par le président Mahmoud Abbas et par toutes les factions palestiniennes, à leur tête le Fatah et le Hamas. Les Palestiniens sont décidés à mettre en échec le projet israélo-américain, et ce, quel que soit le prix à payer. Ils ont commencé par rompre toute forme de relation avec Israël et les Etats-Unis. La prochaine étape sera une sortie définitive des Accords d'Oslo signés en 1993, dans lesquels Israël et l'Organisation de libération de la Palestine se sont reconnus mutuellement. Cela signifie l'abrogation de cette reconnaissance et la dissolution de l'Autorité palestinienne, née de ces accords. Israël aurait ainsi le statut de force occupante dans les Territoires palestiniens. Il serait alors à prévoir une troisième Intifadha palestinienne, avec un embrasement qui pourrait dépasser les frontières de la Palestine historique. Les Israéliens n'ont jamais cru à la paix au Proche-Orient. Les Accords d'Oslo leur ont servi uniquement à gagner du temps et à leurrer les Palestiniens.