Les Allobroges 1961, un coup de pelleteuse par-ci, un ravalement de sol par-là, ainsi le décor d'un véritable Jurrassic s'est planté au cœur de la cité Malki, dans ce lieu ceinturé par le chemin de la Madeleine et celui de Mackley dépendant de la commune d'El Biar, il y a de cela des milliers d'années, depuis l'ère du pléistocène correspondant à la première époque et à l'avant-dernière sur l'échelle du temps géologique, le pléistocène s'étend de 2.58 millions d'années à 11.700 million d'années. La même année, une autre moisson importante, celle d'un jeune Belhedjouri Salim de la cité Malki, qui creusait derrière le bâtiment I tombé sur des ossements de bovidé qui ont été remis par son père au Crape, Centre spécialisé dans les études en préhistoire. En effet, le professeur Balout et son équipe de Crape (Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et ethnographique) ,alertés par les travailleurs du chantier, ont dépoussiéré un héritage de présence animale dans cette partie du monde, la futur cité Allobroges ou l'actuelle Cité Malki. Tout d'abord, les chercheurs ont identifié des fossiles de mammifères estimés à plus de 25 000 restes qui vont de l'Hippopotames à Cobus en passant par l'Algericus, qui traduit toute la diversité des espèces et des écosystèmes en Algérie septentrionale rappelant que Cobus est le nom d'un habitué des plaines de la Cité Malki qui est en fait un genre de mammifère artiodactyle de la famille des bovidés de 1,2 m à 1,4 m. Parmi les autres espèces qui ont attiré l'attention des chercheurs, les fouilles ont permis la découverte de 9 genres. Ce site, signalé une année avant l'indépendance, a fait l'objet d'une thèse datant de 1984 du trio B. Hadjouis, B. Bagtache et V. Eiesenman, qui ont présenté dans les la revue Acad Paris les contours d'un Equus Caballin (Equus Algericusn.sp) et du nouveau Equus Malkiensis, deux découvertes faites dans l'un des symboles de la vie sur terre baptisée le site atérien des Allobroges. Le site paléontologique de la cité Malki a été l'occasion pour le professeur Balout de dévoiler tout un éventail de matière première comme la labradorite, le quartz, le silex et autant de fossiles sous les décombres des terrassements de la cité. Ce grand homme de sciences Lionel Balout a été gratifié de tous les honneurs dès 1957 et installé membre de la Commission d'histoire d'archéologie de l'Afrique du Nord pour évoluer après dans plusieurs postes liés à la conservation des musées, notamment celui du Bardo. A ce titre, nous pouvons lire dans la revue Lybica éditée par l'ex-Crape en 1983, une publication de Djillali Hadjouis et Bagtache Belkacem dans laquelle ils ont fait la lumière sur les vertébrés quaternaires d'Afrique du Nord. Il s'agit de la présence de deux nouvelles espèces dans le continent africain, l'une représente un cheval de provenance eurasiatique et l'autre a trait à l'asinien, une espèce plus grande que l'âne actuel, dont les traits ressemblent plus à ceux des ânes de l'Afrique septentrionale de la fin du pliocène. Le travail scientifique des deux chercheurs algériens a été également un hommage au facteur Malki Mohammed, assassiné par l'organisation fasciste OAS le 22 avril 1962. Les noms de l'Algérie et de Melki sont ainsi immortalisés dans les grands centres de recherche à travers le monde. Désormais, l'Equus Alegericus et Eqqus Melkiersis font partie des meubles de la grande famille des paléontologues. En plus du gisement atérien des Phacochères de la cité Malki, le professeur Balout a dirigé plusieurs misions de recherche, notamment au niveau de l'escargotière capsienne de Aïn Dokkara à Constantine, le site paléontologique de Champlain algérois ainsi que le gisement saharien de l'erg. Afin de valoriser ce site et vulgariser l'information scientifique, le collectif MalkiAct compte mener plusieurs actions pour permettre aux enfants de connaître cette partie de l'histoire de leur cité et celle de notre planète Terre. Une fresque sera érigée pour pérenniser l'idéal du savoir auprès des Malkiens, ainsi que des webinaires concernant ce site connu mondialement et dont les Malkiens sont de plus en plus fiers. Source : Musée du Bardo