La décision de la Fédération algérienne de football (FAF), prise lors de son dernier bureau fédéral (BF), de camper sur sa position pour une reprise du championnat de la saison en cours, malgré un confinement qui vient d'être prolongé jusqu'au 13 juillet, n'a pas été du goût de la direction du Mouloudia, à l'instar de plusieurs clubs. Contacté par nos soins pour connaître la position du Mouloudia, le porte-parole du club et membre du conseil d'administration (CA) de la SSPA/Le Doyen, Tahar Belkhiri, a tiré à boulets rouges sur la FAF et ses responsables. «On est en 2020 et, malheureusement, la langue de bois est toujours de mise chez nous et chez les responsables. Si la position de la FAF obéit à des considérations électoralistes, à moins d'une année des élections de la FAF, ou pour maintenir coûte que coûte le nouveau système de compétition qu'elle veut appliquer pour la nouvelle saison, ou encore pour des considérations extra-sportives, le Mouloudia dit basta et ne l'accepte pas. L'entêtement de la FAF nous porte énormément préjudice. Ils ont déstabilisé tout le monde, à commencer par les joueurs, car au final, même si la FAF insiste pour reprendre la compétition, rien n'indique que cela se fera du moment que le pouvoir décisionnel ne lui appartient pas, et il est du ressort des autorités sanitaires et de l'Etat, et qui reste tributaire de l'évolution de la pandémie», indiquera d'emblée le responsable mouloudéen. Belkhiri ira encore plus loin, en estimant que la FAF a agi contre l'avis des clubs et de leur intérêt, donnant pour preuve les dernières réunions Ligue-présidents de club. «Pourquoi la Ligue s'est réunie avec l'ensemble des clubs professionnels pour en fin de compte ne pas prendre en considération nos avis ? Pis encore, elle a pris une décision à l'opposé de l'avis de l'écrasante majorité des clubs, ce qui est très grave», estime le porte-parole du Mouloudia, qui ne manquera pas d'égratigner la FAF, tout en lui rappelant son rôle : «La fédération n'a visiblement pas compris qu'elle est l'émanation des clubs. Si les véritables acteurs du championnat que sont les clubs jugent et affichent clairement leur incapacité à poursuivre le championnat après quatre mois d'arrêt, de quel droit la fédération navigue à contresens ?» s'interroge encore le membre du CA de la SSPA/Le Doyen. Belkhiri assimile «l'offre» de la FAF de verser l'argent des aides de la FIFA et de la CAF aux clubs, pour faire face aux dépenses inhérentes au protocole sanitaire, d'une intention cachée de corrompre les clubs, pour changer leur position vis-à-vis de la reprise de la compétition, que la majorité rejette : «Je trouve déplacée cette annonce faite par les responsables de la FAF en se targuant de donner de l'argent aux clubs pour faire face aux dépenses pour l'application du protocole sanitaire. C'est quoi cette attitude ? Ils veulent nous corrompent ? Ça en a tout l'air, car on dirait qu'ils veulent offrir des pots-de- vin aux clubs pour accepter de reprendre !» accuse Tahar Belkhiri. Et de conclure : «Soyons honnête. Pourquoi s'entêter à sauver une saison déjà compromise ? Au risque de fausser les prochaines saisons avec des décisions irresponsables sans aucun argumentaire valable.» Mekhazni vers la porte de sortie ? Sur un autre registre, la direction du Mouloudia d'Alger a décidé de mettre fin aux fonctions du directeur sportif technique (DTS) des jeunes catégories du club, Mohamed Mekhazni, et de lui proposer le poste d'entraîneur de l'équipe réserve (U21). Une décision qui a été signifiée à Mekhazni, mercredi en fin de journée, après sa réunion avec le président du club, Abdennaçer Almas. Sous contrat avec le MCA, Mekhazni aurait très mal pris cette décision et surtout les raisons, conditionnant que ce changement doit être notifié par écrit, tout en lui affirmant qu'il rendra sa réponse, par écrit au plus tard ce lundi. Il faut dire que l'intéressé et bien des gens estiment que cette décision serait en relation étroite avec le fameux bilan financier de 2019 et les 13 milliards de centimes dépensés pour les jeunes catégories. Chose que le porte-parole du club a tenu à démentir. «Personne n'a accusé Mekhazni de quoi que ce soit. Il n'est ni l'ordonnateur et encore moins le financier pour qu'on lui impute la responsabilité de ces dépenses excessives. C'est l'administration qui a fait les bons de commande et payé, pas lui. La problématique est ailleurs, et elle incombe à l'ancienne direction, qui a délégué les pouvoirs de gestion de toutes les catégories jeunes à une seule personne, à savoir Mekhazni. C'est un DTS, il ne devait s'occuper que du volet technique, et rien d'autre », précise Tahar Belkhiri. Pour ce qui est de la décision de mettre fin à ses fonctions de DTS, le dirigeant mouloudéen explique : «Si on voulait le chasser, comme disent certains, on l'aurait tout simplement limogé. Mais comme on voulait le préserver pour le travail qu'il effectue, en plus du fait que c'est un enfant du club et que son contrat court encore pour une année, on lui a confié le poste d'entraîneur de l'équipe réserve (U21), qui doit être le pourvoyeur de l'équipe senior.» Et de poursuivre : «Il ne devait pas prendre mal cette proposition, surtout que nous, en tant que direction, on estime que c'est le poste qui sied à ses compétences. En plus, si la direction a décidé qu'il ne soit plus DTS des jeunes, ce n'est pas la fin du monde. C'est notre droit, et il doit l'accepter.» Par ailleurs, mettant à exécution sa nouvelle politique de rajeunissement de l'effectif, en s'appuyant sur les jeunes de l'équipe, la direction du MCA a procédé, entre mercredi et jeudi, à la promotion de six jeunes (U21 et U19) en équipe première, en leur faisant signer des contrats professionnels de trois ans. Une opération qui devrait se poursuivre prochainement, avec la promotion de deux à quatre autres jeunes joueurs.