Les promesses du PDG de Sonelgaz d'assurer l'alimentation en électricité semblent ainsi battues en brèche : à peine la saison des grandes chaleurs arrivée que les coupures deviennent plus importantes. Il n'y a pas un quartier qui en soit épargné : les coupures d'électricité sont devenues récurrentes dans l'Algérois. A l'« incident technique » qui a affecté plusieurs quartiers de la capitale dans la nuit de lundi à mardi (12 et 13 août), ont succédé des coupures, la plupart du temps non programmées et jamais signalées par la Société de distribution d'Alger (SDA), filiale du groupe Sonelgaz, dans ses communiqués publiés incognito par certains organes de presse. Les promesses du PDG du groupe d'assurer l'alimentation en électricité semblent ainsi battues en brèche : dès que la saison des grandes chaleurs est arrivée, les coupures sont devenues plus importantes. « Nos appareils électroménagers tombent en panne et nous craignons que ces coupures ne dégradent les produits alimentaires. ‘‘Du noir, y en a marre'', peut être le slogan des habitants d'Alger, une capitale qui n'en est plus une », se désole un habitant de Dar El Beïda qui affirme que la Société ne semble en avoir cure : jamais responsable des incidents qui surviennent sur son réseau, Sonelgaz est gérée avec des réflexes datant de Mathusalem. Plusieurs « gros » clients de Sonelgaz sont touchés par ces coupures, comme Seaal qui s'est empressée de rendre public un communiqué où elle assure que les perturbations dans l'alimentation en eau potable enregistrées dans des communes d'Alger ces derniers jours résultent de « difficultés rencontrées pour transporter durablement l'énergie électrique jusqu'aux ouvrages ». Le PDG de la SDA, Boussourdi Abdelkader, considère ces coupures comme « dérisoires » en affirmant qu'elles ne sont pas « quotidiennes comme veulent l'affirmer certains » Il réfutera par la même occasion les allégations de la Seaal : « Les coupures dont parle Seaal n'ont touché que trois stations qui sont de moindre importance et qui n'alimentent pas le Tout-Alger. Seaal a assurément d'autres soucis avec ses installations, d'où la nécessité pour elle de se doter en sources autonomes d'alimentation en électricité », relève M. Boussourdi. Ce dernier met également en avant les agressions sur le réseau provoquées par les particuliers ou les entreprises, comme celles du Métro d'Alger. « Depuis janvier à nos jours, quelque 100 agressions sont signalées par nos services, un seul cas peut priver plusieurs milliers de clients. Ces coupures ne sont rétablies qu'après achèvement des travaux de réparation », relève-t-il. L'UGCAA ET L'ONS enfoncent le clou Une étude réalisée pourtant par l'UGCAA fait état d'un chiffre effarant : 12% des produits consommés sont périmés, et la raison en est, dans plusieurs des cas, les coupures d'électricité, jamais contrôlées. L'ONS enfonce le clou : près de 40% du potentiel de production des entreprises du secteur public et près de 14% du privé ont enregistré des pannes d'électricité. S'infiltrant sur la brèche ces dernières semaines, l'Union nationale des boulangers, affiliée à l'UGCAA, se plaint des pertes occasionnées par les coupures et le manque d'empressement de la société qui a promis d'installer des générateurs d'électricité. Le PDG de la SDA répond à l'Union en affirmant que la société n'est pas derrière les soucis rencontrés par cette corporation. « Dans la seule région de Gué de Constantine, seules 20 des 200 boulangeries recensées ont été affectées par la coupure enregistrée dans la nuit du 12 au 13 », s'est contenté d'affirmer notre interlocuteur.