La canicule est à l'origine de la panne qui a pris au dépourvu des milliers d'abonnés. Tout l'Ouest algérien a vécu hier une coupure de courant qui n'a été annoncée par aucun communiqué préalable de la société Sonelgaz. La coupure qui a affecté toute la région ouest du pays jusqu'aux frontières avec le Maroc est due selon un communiqué de cette entreprise, à des pics de pollution dus à un taux important d'humidité, ce qui a conduit à une coupure générale. Ces perturbations, enregistrées depuis 4h 52, ont abouti à une coupure générale à 10h50 sur un périmètre qui s'étend de Khemis Miliana jusqu'aux frontières marocaines, suite à la panne progressive des groupes de production et des lignes électriques qui alimentent la région. Ce délestage qui n'a pas été annoncé a provoqué de grands désagréments à la clientèle, surtout celle des localités du sud-ouest du pays marquées ces derniers temps par une fronde qui a entraîné des émeutes dans la wilaya de Béchar où la situation reste toujours tendue en raison des fréquentes coupures d'électricité qui restent le lot quotidien des Bécharis. Des citoyens des wilayas de Chlef et de Relizane que nous avons contactés n'ont pas manqué de signaler leur mécontentement. La région marquée par la canicule en été avec des pics de chaleur qui peuvent atteindre jusqu'à 48° à l'ombre a vécu le black-out d'hier sans savoir qu'il s'agissait d'un délestage qui a touché une bonne partie du pays. Les Relizanais, qui ont, depuis des années appris à vivre avec les coupures de courant, ont été pris au dépourvu hier. Un élu de l'APC tout en reconnaissant les nombreuses difficultés vécues tant en hiver qu'en été a néanmoins minimisé les effets du délestage d'hier. Tout Relizane aujourd'hui s'est doté de groupes électrogènes même les ménages en disposent aujourd'hui. «Nous ne faisons plus confiance au réseau devenu l'objet de fréquentes coupures suite à des opérations de sabotage des groupes terroristes à l'époque», dira-t-il. Le même état d'esprit a régné aujourd'hui à Chlef où les entreprises et les institutions publiques ont fonctionné normalement malgré la coupure de courant. «Le recours aux groupes électrogènes est devenu systématique en été dans la région, c'est ce qui explique que ce sont surtout les ménages qui ont ressenti les effets de la coupure d'aujourd'hui», dira un habitant de Chlef. Dans la région d'Oran, la coupure a pris au dépourvu tout le monde. Certes, il y a quelques jours, la Sonelgaz avait annoncé une série de délestages qui devait toucher à partir du 9 juillet certains quartiers de la ville, mais la coupure d'hier qui avait paralysé une bonne partie du centre-ville a courroucé bien du monde. Des commerçants n'ont pas manqué de signaler les pertes qu'ils subissent à chaque coupure de courant. «Certes, nous avons appris à vivre avec les coupures de courant mais quand elles sont annoncées. Vous voyez, moi je suis un détaillant en viandes congelées, qui va me payer ce que je vais perdre en rompant la chaîne du froid?», dira un commerçant du marché de la rue des Aurès ex-La Bastille. Le même mécontentement a été perceptible chez des habitants de Tiaret et de Mascara ainsi que ceux des localités de la bande frontalière. A Maghnia, des habitants n'ont pas manqué de signaler que les coupures deviennent trop fréquentes en été. «On nous raconte que des moyens seront installés pour ne plus revivre ce problème mais à chaque été nous vivons cette situation. Les enfants, les personnes âgées et les commerçants sont les plus pénalisés.» Nous avons tenté, dans la matinée de connaître les raisons de la coupure qui avait affecté la région d'Oran mais les responsables de l'entreprise nous ont demandé d'aller quérir les réponses auprès de la direction nationale, seul organe habilité à communiquer avec la presse. L'Ouest a vécu hier une journée de canicule qu'il a dû subir sans pouvoir se rafraîchir le gosier à cause d'une panne qui a affecté les installations de la Sonelgaz qu'on a pourtant déclarées à plusieurs reprises rénovées. En début d'après-midi, l'alimentation a été rétablie au niveau de certains chefs-lieux de certaines wilayas de l'ouest du pays alors que les villages et les autres localités enclavées de la région restent dans le noir.