Le Premier ministre soudanais, Abdullah Hamdouk, a décrété la mise en place d'un haut comité pour suivre le dossier du barrage de la Renaissance construit sur le Nil bleu par l'Ethiopie, ont rapporté hier des médias soudanais. Le comité est présidé par Hamdouk et est composé de membre des ministres de la Justice, de l'Irrigation et des Ressources hydrauliques, des Affaires étrangères et du directeur général du Service de Renseignements Généraux, selon l'agence de presse soudanaise (Suna). Le comité sera chargé de suivre le dossier du barrage pour relancer les intérêts stratégiques du Soudan, en élaborant les directives pertinentes, en se concentrant sur le ministère de l'Irrigation et des Ressources hydrauliques. Lors d'un mini-sommet africain qui s'est tenu mercredi, les pays impliqués dans le différend (Ethiopie, Egypte et Soudan) sont parvenus à formuler un accord «contraignant», en d'autres termes «une proposition de compromis sur le volet juridique et technique» lié à l'exploitation et le remplissage du méga-barrage construit en amont du Nil et le partage des eaux du fleuve, source de fortes tensions entre les trois pays. En conséquence, l'Egypte, l'Ethiopie et le Soudan se sont entendus pour tenir de nouvelles discussions «techniques» sur la mobilisation du barrage en vue d'un «accord global». Le Grand barrage de la Renaissance (Gerd), construit par l'Ethiopie sur le Nil Bleu – qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil – est appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique. L'Ethiopie, qui a annoncé l'achèvement de la première étape de remplissage du réservoir, juge le Gerd essentiel pour son développement économique. L'Egypte, dont l'irrigation et l'eau potable dépendent à 90% du Nil, le considère comme «une menace grave». Le projet de barrage Renaissance sur le Nil Bleu a provoqué des tensions dans la région du bassin du Nil depuis que l'Ethiopie a commencé à le construire en 2011.