Les talibans ont accusé, hier, les forces de sécurité afghanes d'arrêter de nouveau des combattants talibans qui ont été libérés dans le cadre d'un échange de prisonniers, rapportent des médias citant un responsable des talibans. Les services de renseignement (Direction nationale de la sécurité, NDS) ont arrêté un nombre non précisé d'insurgés qui avaient été libérés dans le cadre de cet échange de prisonniers, selon le porte-parole politique des talibans, Suhail Shaheen. Les combattants «font sans cesse l'objet de raids, sont arrêtés et emprisonnés par la NDS», a-t-il affirmé sur Twitter, avertissant que le gouvernement de Kaboul «porterait la responsabilité des conséquences» de ces actions. De son côté, le porte-parole du Conseil de la Sécurité nationale, Javid Faisal, a qualifié ces accusations d'«erronées». «C'est leur moyen de saboter les efforts de paix et les pourparlers de paix qui devraient commencer», a-t-il déclaré. Un accord conclu en février entre les Etats-Unis et les talibans prévoit la libération par le gouvernement afghan de 5000 insurgés et celle par les talibans de 1000 membres des forces de sécurité afghanes. Cet échange de prisonniers est considéré comme un préalable au démarrage de discussions de paix interafghanes. Kaboul a libéré la plupart de ces 5000 prisonniers, mais, selon le NDS, certains talibans sortis de prison retournent sur le champ de bataille. Les pourparlers de paix devaient initialement débuter le 10 mars, mais ce délai a été dépassé en raison d'une situation politique confuse à Kaboul et d'une stagnation du processus d'échange des prisonniers. Entre temps, les affrontements se sont poursuivis en Afghanistan, les talibans menant des attaques quasi quotidiennes contre les forces de sécurité. Samedi, J. Faisal a déclaré que les talibans ont tué 46 civils au cours de plus de 400 actions pendant la semaine écoulée. Ce même jour également, le Département d'Etat américain a fait savoir que Zalmay Khalilzad, son envoyé spécial qui mène les pourparlers avec les talibans, retournerait dans la région pour «hâter la résolution des problèmes qui subsistent avant les négociations interafghanes». «Bien que des progrès significatifs aient été accomplis concernant l'échange de prisonniers, la question demande des efforts supplémentaires pour être pleinement réglée», a déclaré le Département d'Etat. Zalmay Khalilzad se rendra à Doha, où les talibans possèdent un bureau politique, ainsi qu'à Kaboul et à Islamabad avant une étape à Bruxelles pour rendre compte de sa tournée à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). Le soutien du Pakistan aux efforts de paix est crucial, ce pays ayant été accusé d'aider les talibans. Ce qu'Islamabad dément.