Talibans et négociateurs américains ont conclu dimanche dans la nuit leur dernier cycle de pourparlers en vue d'un accord qui permettrait aux Etats-Unis de réduire leur présence militaire en Afghanistan, a déclaré hier un porte-parole des insurgés. Selon Zabihullah Mujahid, le huitième cycle de discussions, entamé samedi dernier à Doha, s'est achevé après minuit, après 9 jours de négociations. "Le travail a été fastidieux et efficace. Les deux parties ont convenu de consulter leurs dirigeants respectifs pour les prochaines étapes", a-t-il écrit sur Twitter. Dimanche, l'émissaire de paix américain, Zalmay Khalilzad, avait dans un tweet dit espérer que "c'est la dernière fête de l'Aïd où l'Afghanistan est en guerre". Les spéculations allaient bon train ces derniers jours à Kaboul sur l'imminence d'un accord entre Etats-Unis et talibans. Dimanche, M. Mujahid avait évoqué dans un tweet la continuation des pourparlers, indiquant que "les talibans cherchaient à rédiger méticuleusement et préparer l'annonce de tous les articles de l'accord à la lumière de (leurs) intérêts islamiques et nationaux". De nombreux Afghans ont espéré sans succès qu'un cessez-le-feu soit annoncé pour l'Aïd El-Kébir. Cependant, le niveau de violences a été relativement bas ces derniers jours. Etats-Unis et talibans ont entamé des pourparlers directs, il y a un an. Washington veut réduire la présence militaire américaine en Afghanistan, où 14 000 soldats américains sont déployés. Les Etats-Unis cherchent surtout à mettre un terme à la plus longue guerre de leur histoire, entamée en 2001, pour laquelle ils ont dépensé plus de 1000 milliards de dollars. Donald Trump a répété à maintes reprises son souhait de "ramener les gars à la maison". En retour, les talibans s'engageraient à respecter diverses garanties, notamment que l'Afghanistan ne redevienne pas un refuge pour des groupes terroristes. Un accord américano-taliban ne mettrait pourtant pas un terme à la guerre, car les insurgés doivent encore conclure un accord de paix formel avec le gouvernement de Kaboul. Hier, les services de renseignement afghans (NDS) ont annoncé dans un communiqué la libération de 35 prisonniers talibans, "un signe clair de la ferme volonté du gouvernement pour la paix et la fin de la guerre". Talibans et forces de sécurité afghanes libèrent périodiquement des prisonniers ennemis.