Les bureaux d'Algérie Poste, dans la ville de Sidi Bel Abbès, continuent d'être fortement sollicités par des milliers d'usagers dont le mécontentement a atteint son apogée devant les désagréments provoqués par le manque de liquidités. L'image que renvoyait avant-hier la Grande Poste, assaillie par des centaines de retraités, contredit les affirmations des différents responsables quant au caractère «conjoncturelle» de cette crise de liquidités. Comme chaque fin du mois, les longues files d'attente serpentent cette imposante bâtisse, composées essentiellement de personnes âgées venues dans l'espoir de procéder à un retrait d'argent. «C'est l'humiliation au quotidien ! Certaines personnes doivent attendre, debout, jusqu'à 6 heures pour espérer franchir le seuil de la grande poste», s'insurge un commerçant dont l'échoppe se trouve à proximité de la recette principale de la poste. Aux abords de la Grande poste, en plein centre-ville, les détenteurs de comptes CCP tentent de se prémunir des rayons de soleil, particulièrement intenses en ce mois d'août, du mieux qu'ils peuvent. Certains s'y rendent avec un bout de carton en guise de protège-tête alors que d'autres font des va-et-vient incessants dans l'espoir d'éviter les queues interminables et harassantes qui prennent forme aux premières lueurs du matin. «J'ai pris place devant le bureau de poste à 5h du matin pour pouvoir retirer de l'argent», confie, visiblement soulagé, un retraité de la fonction publique. Des citoyens des localités environnantes font également le déplacement au chef-lieu de la wilaya dans l'espoir de faire des retraits à défaut d'encaisser dans leurs lieux de résidence. L'afflux massif de détenteurs de comptes CCP vers les bureaux de poste du centre-ville et l'insuffisance riarde de distributeurs automatiques (DAB) sont les arguments souvent invoquées par les responsables d'Algérie Poste pour expliquer cette situation. Une explication qui ne semble pas convaincre les usagers de la poste, lesquels ne comprennent toujours pas l'attitude des responsables locaux face à une situation devenue intenable. Quant aux mesures de distanciation physique et de prévention face à la pandémie du Covid-19, c'est pratiquement le laisser-aller avec tout ce que cela implique comme risques. Même topo à Chlef où la situation est inédite : si vous avez de l'argent sur votre compte postal ou bancaire, vous ne pouvez pas le retirer ! Cela dure depuis plus d'un mois à cause du problème de manque de liquidités dans les institutions financières concernées. C'est du moins ce qui est avancé par les agents de ces structures aux usagers qui observent quotidiennement la queue devant les agences postales et bancaires de la wilaya. Le même spectacle était encore visible dimanche dernier, au lendemain d'un long week-end que beaucoup de citoyens ont dû passer sans pouvoir se procurer le moindre sou des distributeurs automatiques de billets de banque. Et pour cause, ces derniers étaient soit en panne, soit à court de liquidités. Une situation qui était malheureusement loin d'être réglée, dimanche, au chef-lieu de wilaya, puisque les mêmes distributeurs étaient toujours hors d'usage ou non-alimentés en liquidités. Si au moins ils étaient approvisionnés ou régulièrement fonctionnels, ces appareils auraient pu alléger la pression sur les agences postales, surtout dans les grands centres urbains. Les citoyens, observant la chaîne devant les recettes postales et les agences bancaires sous une chaleur suffocante, ne cachaient pas leur mécontentement devant la crise de liquidités qui perdure depuis des semaines. C'est valable aussi sur le littoral de la wilaya où il est quasi impossible de pouvoir retirer son argent même le minimum nécessaire.