«Quand j'apprends que mon virement a été effectué, j'ai froid dans le dos», dit Bouziane, un fonctionnaire en retraite. Il n'est pas le seul à paniquer pour un retrait dans un bureau de poste. Ainsi à l'exception des recettes principales de Miliana, El Khemis, Aïn Defla et El Attaf, la plupart des bureaux de poste communaux n'ont pas été approvisionnés en liquidités depuis plus d'un mois créant un mécontentement général chez les détenteurs d'un compte CCP obligés de se rendre à Hadjout ou à El Afroun pour encaisser leur salaire. Le bureau de poste de Hay Mazouni qui compte plus de 1000 abonnés n'a reçu que 1 200 0000 du 11 février à ce jour, indique un employé. Au niveau de la recette principale, des centaines de personnes se présentent avant l'ouverture des guichets dans l'espoir de retirer leur argent. Au comptoir du bureau de poste d'Arrib, le guichetier classe les chèques des clients par ordre et attend que des versements soient effectués pour les régler. «Il y a des chèques qui sont déposés depuis une dizaine de jours», signale cet agent. Les citoyens doivent partir à l'aventure dans la wilaya de Blida pour retirer leur argent. Mohamed N. est revenu tout content de Douéra où il a encaissé sans faire la queue. «Il y avait deux personnes avant moi», affirme-t-il en signalant qu'il avait aussi retiré du DAB de la poste le montant de 20 000 DA alors qu'au niveau de Aïn Defla les distributeurs automatiques sont vides. Un autre citoyen ne comprend pas cette pénurie de liquidités au niveau des grands centres urbains de Aïn Defla, alors qu'il s'est retrouvé seul à retirer de l'argent dans le bureau de poste de Sidi Madani, une petite localité située sur les monts de Mouzaïa dans la wilaya de Blida, une localité dont il ignorait jusqu'à l'existence. «On devait éviter la circulation quand on a vu un bureau de poste. Il était vide, pas un seul client, quand j'ai demandé s'il y avait de l'argent, le préposé au comptoir a ri», atteste-t-il. Il est à noter que de nombreux citoyens, faute de liquidités, n'ont pu régler leurs factures d'électricité reçues il y a près d'un mois, Sonelgaz n'acceptant pas les chèques. «Des qu'on m'appelle, je pense aux coupures de gaz et d'électricité», avoue un père de famille. Les citoyens de Aïn Defla souhaiteraient que les autorités locales interviennent auprès des instances concernées afin de leur éviter ce supplice.