Manque de liquidités, chaînes interminables, pannes récurrentes et prolongées du réseau informatique, chaleur suffocante à l'intérieur des postes exiguës et non climatisées, altercations, etc. Retirer son argent de la poste est un vrai parcours du combattant pour les détenteurs de CCP à Oran. En dépit des assurances d'Algérie Poste, le même scénario se reproduit chaque année à l'approche de l'aïd. La récente décision d'ouvrir les grandes agences postales après le f'tour ne semble pas atténuer la tension. L'opérateur public avait réquisitionné, au début du mois, le personnel de cinq grandes agences postales, à savoir la Grande Poste, Houha Mohamed à M'dina J'dida, Saïm Mohamed (ex-St Charles), El-Makkari (St Eugène) et Arzew, pour assurer la permanence de nuit de 21h00 à 23h30. Les agences postales sont prises d'assaut dès les premières heures de la matinée et jusqu'à leur fermeture par des milliers d'usagers venus pour retirer leur argent pour faire face aux dépenses de l'aïd El-Fitr et celles de la rentrée scolaire. Le rush sur les 110 agences postales de la wilaya a eu pour conséquence un manque de liquidités, contraignant les usagers à patienter durant des heures pour percevoir leur salaire. Certaines agences postales ont fixé le seuil maximal des retraits à 20.000 dinars pour servir le plus grand nombre d'usagers ; mais même avec ces restrictions, les postes manquent terriblement de liquidités. Les usagers, serrés dans des chaînes interminables, trouvent tout le mal du monde à se frayer un chemin vers le guichet. A son arrivé devant le guichet, le pauvre usager n'est pas au bout de ses souffrances: la préposée au guichet, dépassée par la charge de travail, lance: «Patientez un peu ! Nous sommes à court de liquidités. Nous allons bientôt être approvisionnés». Dans cette agence postale, de nombreux usagers, éprouvés par des heures d'attente dans une chaleur suffocante, sont assis à même le sol en attendant l'arrivée providentielle de l'argent, qui a fait finalement son apparition après plusieurs heures d'attente, ce qui a provoqué le courroux des usagers. Nombreux ont les nerfs en boule. Et il suffit d'un rien pour qu'une altercation éclate entre usagers ou entre usagers et préposés aux guichets. Dans certains cas, il faut l'intervention musclée de policiers pour apaiser les esprits. A ce propos, des sources bien informées à AP justifient cette situation par la hausse démesurée de la demande sur les liquidités. Pas moins de 60 milliards de centimes sont retirés quotidiennement dans 275 guichets pour le paiement répartis sur les 110 agences postales de la wilaya. La quasi-totalité des usagers recourent à la procédure classique pour retirer leur argent à cause des pannes signalées régulièrement sur les DAB. Il existe une vingtaine de DAB opérationnels au niveau des différentes agences d'AP. L'opérateur a, certes, renforcé son réseau avec l'installation d'une trentaine de nouveaux distributeurs automatiques de billets dans l'espoir d'en finir avec les chaînes interminables qui se forment à l'intérieur des bureaux de poste, mais les usagers constatent que de nombreux DAB sont régulièrement en «panne technique». Des pannes cycliques sont signalées sur ces machines, alors que les réparations durent souvent plusieurs semaines, voire des mois... A noter que l'opérateur public AP avait pris une série de mesures pour satisfaire la forte demande des usagers durant le mois sacré. Outre les permanences de nuit, AP a mis à la disposition des agences postales un nouveau quota de formulaires uniques ou chèques de secours pour permettre aux détenteurs de CCP de retirer leur argent. Ce quota peut couvrir les besoins des usagers durant au moins trois mois. Les usagers avaient souffert de la pénurie des chèques de secours dans les agences postales de la wilaya en raison de la demande très élevée de la part des citoyens qui n'ont pas reçu leur carnet de chèques et qui sont contraints d'utiliser les chèques de secours. AP a aussi annoncé le relèvement du seuil de retrait à partir des distributeurs automatiques de billets (DAB), à 80.000 dinars au lieu de 40.000 dinars, grâce à l'introduction des nouveaux billets de 2.000 dinars. Chaque DAB contient quatre «cassettes» de billets et de ce fait il est possible de retirer 40 billets de 2.000 DA, au lieu d'un limité à 40.000 DA/par retrait auparavant.