Les représentants de la société civile et des associations de la commune de Kendira, dans la daïra de Barbacha, interpellent le wali de Béjaïa et le directeur de la santé (DSP) quant aux insuffisances enregistrées dans la prise en charge sanitaire de la population locale. Dans un rapport détaillé, les habitants parlent de «l'état catastrophique dans lequel se trouve la polyclinique de la commune, qui est réduite à dispenser seulement les premiers soins de base comme le changement des pansements et les injections». Les contestataires décrivent une structure de santé qui manque de tout. Elle offre à voir une infrastructure complètement délabrée : portail défoncé, des murs décrépis et lézardés, une cour en terre battue et une clôture complètement arrachée. La polyclinique de cette zone, qui connaît parfois de longues périodes d'isolement à cause de la neige et autre intempérie, ne dispose ni d'équipement, ni de personnel et encore moins des spécialités, à l'image des services de génécologie et de pédiatrie ainsi qu'un point des urgences pour recevoir les cas en détresse. La structure enregistre également un manque flagrant en moyens humains comme les infirmiers et les médecins. A croire le rapport des représentants de la société civile et des associations de Kendira, la polyclinique devrait être rééquipée. Ses derniers signalent l'absence d'équipements nécessaires pour le fonctionnement de la structure, des besoins élémentaires comme les bouteilles d'oxygène, un fauteuil dentaire, la radiologie et un scanner entre autre matériel. Les habitants souhaitent à ce que leur polyclinique soit dotée d'une ambulance en bon état de marche pour remplacer «l'épave» qui est garée sous un abri de tôle. En dépit des promesses du wali, qui s'est rendu plusieurs fois dans la région, rien n'est fait. «Cette situation qui perdure a été signalée à plusieurs reprises, notamment lors du déplacement du premier responsable de la wilaya dans la commune», atteste-t-on. Le manque de couverture sanitaire ainsi que l'absence d'autres commodités vitales dans cette commune rurale sont des facteurs qui ont contraint la population locale «à l'exode massif vers les grands centres urbains», regrettent-ils. Les habitants de cette zone enclavée sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres vers les villes voisines pour se faire soigner. La wilaya de Béjaïa dispose à fin 2014 de 51 structures destinées selon le plan de santé national à prendre en charge les usagers des zones rurales et soulager les hôpitaux (Epsp). L'une des raisons qui contraint les malades à se diriger vers les hôpitaux est justement l'abandon ou le sous-équipement des polycliniques qui devraient jouer un rôle médian entre la salle de soin et l'hôpital en plus du fait que ce genre d'équipement public participe à fixer la population dans les zones rurales.