Les motifs qui poussent les citoyens à occuper la rue sont multiples. A Tamokra, localité située à 80 km au sud de la wilaya de Béjaïa, l'unique revendication de la population se résume en un seul point : le fonctionnement sans discontinuité de la polyclinique. Pour se faire entendre, les citoyens sont allés jusqu'à fermer le portail de la direction de la santé, retenant tout le personnel à l'intérieur. «Nous avons procédé à la fermeture du portail parce que les pouvoirs publics ont refusé d'honorer leurs promesses faites en novembre passé», nous révèle Azikiou Abdelhamid, élu de la commune. Des responsables, lors de leurs visites dans la commune, ont qualifié cette situation de non-assistance à personne en danger, indique cet élu. Ainsi, Tamokra, la commune la plus pauvre et la plus enclavée de la wilaya, manque cruellement de structures de santé à même de répondre à la demande de ses dizaines de malades chroniques. Les hôpitaux les plus proches sont à plus de 30 km. «La seule structure qui existe dans la commune a été réalisée pour servir de polyclinique avec tout ce que cela suppose comme équipements, praticiens et personnel paramédical, mais force est de constater que ce n'est qu'une salle de soins qui cesse toute activité vers 17 heures», s'est indigné Haddad Arezki, président de l'association Itri. Selon les habitants, «nous sommes contraints d'aller nous soigner dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, plus exactement dans la polyclinique de la commune d'Ilmayen qui fonctionne H24. «Pourquoi devrions-nous braver les risques de la nuit dans ces zones montagneuses des Bibans pour quémander des soins, sachant que nous avons la même structure à Tamokra ?», s'interroge ce citoyen.