L'effondrement, lundi dernier, de la charpente métallique de la piscine olympique en cours de réalisation, continue de susciter la controverse. La DJS de Tiaret, maître de l'ouvrage, attend, nous dit-on, un rapport d'expertise de la direction technique (DEAT) basée à Chlef, et les travaux ont été de fait suspendus. Accusant un retard de plus de vingt ans, le projet en question a été émaillé d'incidents. Le deuxième en date, selon une source locale, concerne un effondrement partiel ayant touché quelques éléments d'assemblage. L'accident de lundi dernier aurait pu être fatal pour l'un des trois travailleurs qui s'affairaient en haut de la toiture. Il s'en est sorti avec un pied écrasé et une hospitalisation. Des promesses non tenues L'entreprise de réalisation, Baticic de Chlef, une filiale de Batimetal, aurait promis de livrer l'infrastructure pour cette année estivale ; mais, bien qu'avoisinant un taux d'avancement à 60%, le projet continuera à coup sûr à végéter, au sens propre comme au figuré, dans ses propres marécages. Certains attribuent cet état de fait à une « malédiction », mais force est de constater que le laxisme, la médiocrité ambiante et le manque de contrôle depuis la naissance du projet ont été les seuls vrais facteurs à incriminer. A l'origine, le projet de réalisation d'une piscine communale était inscrit à l'indicatif du PCD de 1986 de la commune de Tiaret, transféré en 1993 à la DJS pour être réinscrit dans le cadre du PSD. Le projet bénéficie d'une nouvelle inscription avec extension. De piscine communale, l'infrastructure devient piscine olympique, mais cela n'empêche pas les travaux de s'éterniser et d'être abandonnés par celui-là même qui a été à l'origine de l'effondrement d'une charpente à la salle omnisports de Ksar Chellala. Des retards qui ne sont pas sans nous rappeler d'autres projets en souffrance, tels l'aménagement de l'ex-salle Casino. Des situations franchement préoccupantes qui fo,nt que, quarante-deux années après l'indépendance, la jeunesse de Tiaret a toujours « soif » d'une piscine. En cet été caniculaire 2004, les jeunes continuent de se rabattre sur les affluents de l'Oued Mina et d'aller en masse, les jeudis et vendredis, par fournées entières, vers « Port aux poules » pour se délecter. Les usagers du transport public en souffriront en contrepartie, durant ces mêmes week-ends, car les bus mettent tous le cap vers la grande bleue depuis l'aube jusqu'à une heure tardive de la nuit.