Bien que le problème du commerce informel se pose avec acuité au niveau des communes de la capitale, plusieurs structures dédiées au commerce de proximité ne sont toujours pas exploitées. Réceptionnées il y a quelques années pour la plupart d'entre elles, ces bâtisses appelées «100 locaux du président» sont livrées à la dégradation. Aux Bananiers, seuls quelques exploitants ont pris possession des locaux qui leur ont été affectés par l'APC. «Les autres bénéficiaires ont fermé leurs locaux. Ils ne se manifestent que lorsque une délégation se présente dans les lieux. Juste après le passage de la délégation, ils referment leurs locaux», confie un bénéficiaire. Dans la commune de Belouizdad, les 100 locaux du président, situés pourtant en plein boulevard marchand de la rue Belouizdad, ne sont toujours pas exploités bien qu'ils ont été attribués à leurs bénéficiaires. A quelques encablures, deux autres structures de proximité, à savoir Mekhloufi et Djabali, sont un véritable fiasco communal au détriment d'un commerce informel qui se taille la part du lion. Même constat au niveau de la commune de Douéra où ces biens, censés soustraire la jeunesse des nouvelles cités au chômage, demeurent en jachère depuis plusieurs années. Selon certaines indiscrétions, quelques responsables locaux en font leur propre chasse gardée. Entre-temps, la dégradation a eu raison sur ces structures commerciales. La plupart du temps, les fenêtres sont cassées, les réseaux électriques éventrés et les façades détériorées par des graffiti. Pis encore, la délinquance s'est installée durablement aux abords afin d'accomplir les sales besognes (drogue et prostitution). A l'est de la capitale, dans la commune de Bordj El Bahri, les locaux ont été attribués, mais ne sont pas exploités, au grand dam des chômeurs de la région. L'administration locale impute le problème à la complexité du tri des dossiers des bénéficiaires due à l'opacité dans l'octroi des décisions délivrées par certains anciens responsables. Les autorités actuelles qui ne cessent de prôner le développement local et misent sur la jeunesse devraient se pencher sérieusement sur cette problématique. Advertisements