Perchés sur le flanc sud des monts de Sidi Ali Bounab, les villages d'Ait Sidi Ali, Iaâzaven et Ihissithen vivent dans des conditions d'un autre âge. Ces localités sont rattachées à la commune d'Ait Yahia Moussa d'où elles sont distantes de 20 km, mais elles sont proches de Timezrit, une municipalité relevant de la wilaya de Boumerdès. Excepté les poteaux électriques, rien ne symbolise la présence de l'Etat. Aucune infrastructure. Pas même un stade de football pour les jeunes. Les routes sont à l'état de pistes. Poussiéreuse en été et boueuses en hiver, leur revêtement constitue aujourd'hui la principale revendication des villageois. «On est victime du découpage administratif. Tous nos malheurs résultent de ce problème. On part à Ait Yahia Moussa ou à la daïra de Draâ El Mizan juste lorsqu'on a besoin de documents administratifs ou pour payer les factures d'électricité», dira un habitant. Les enfants du village suivent les cours à Timezrit. La plupart quittent les bancs de l'école très tôt à cause de l'éloignement. Après des années de souffrance et moult réclamations, un privé fut engagé par l'APC d'Aît Yahia Moussa pour transporter les élèves à leurs établissements. Les autres revendications des villageois demeurent toujours en suspens. La liste des insuffisances est longue, mais les habitants insistent surtout sur le revêtement de la route menant vers Ait Sidi Ali via Iaâzaven et le CW107 reliant Timezrit à Naciria. «Cet axe s'étire sur 3 km. Cela fait plus de trois ans qu'on a établi une fiche technique pour son revêtement. Nous avons déposé des requêtes à tous les niveaux, y compris au cabinet du wali. Les autorités nous ont promis son aménagement dans le cadre du programme du développement des zones d'ombre. La DTP a annoncé récemment l'affectation de plus de 100 milliards de centimes pour l'aménagement de chemins communaux à travers la wilaya, mais nous n'avons rien vu venir», se désole le président du comité de village, Boussaâd Taleb. En dépit des aléas de l'enclavement, tous les habitants partis durant la décennie noire reviennent régulièrement travailler leurs terres. Certains aspirent même s'y installer à nouveau. Pourvu que l'Etat leur vienne en aide. Nombreux sont ceux qui ont bénéficié de l'aide à l'habitat rural, mais leurs maisons ne sont toujours pas raccordées au réseau électrique. Les villageois réclament aussi la réalisation d'un stade pour leurs enfants et l'achèvement du projet du gaz, bloqué depuis 2018 à 90% d'avancement. Advertisements