D'une superficie de 4,5 hectares, extensibles sur d'autres vestiges encore cryptés, le site des ruines romaines Kherbet Zambia, dans la commune de Bellimor, au sud-est de Bordj Bou Arréridj, classé dans l'inventaire supplémentaire le 25 septembre 2014, est désormais menacé par l'extension urbaine et le béton qui le ronge de tous bords. Un sacrilège pour les générations futures si rien n'est fait pour sauver cet immense patrimoine, datant de l'ère romaine. «Nous avons un ambitieux programme de fouilles dans le site archéologique de Kherbet Zambia, appelé Lemelli par les Romains antiques, que nous allons entamer dans le proche avenir. Et nous sommes optimistes, puisque le nouveau directeur général de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), lui-même archéologue, affiche la volonté de donner un nouveau souffle et d'essuyer la poussière qui drape le secteur de l' archéologie», nous dit Badredine Lounansa, directeur du musée El Mokrani et des sites archéologiques de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. «Nous demandons aux responsables et à tous ceux qui ont trait au secteur de réagir, pour ne serait-ce que stopper les agressions faites à ce site millénaire et limiter la prolifération sauvage du béton, en se conformant à l'article 17 de la loi 98-04, stipulant la protection des sites archéologiques sur un champ visuel de 200 m à la ronde. Car, un site archéologique est aussi à admirer, pour permettre au visiteur, non seulement de toucher l'histoire, mais également de la voir», poursuit-il. Là encore, la crise sanitaire est passée par là. Ledit musée, situé au centre-ville, a dû fermer ses portes aux visiteurs pendant six mois. «Toutefois, nous avons ouvert une fenêtre virtuelle pour permettre aux citoyens de le visiter depuis chez eux. Aujourd'hui, il est ouvert et l'entrée est payante, à hauteur de 30 DA pour les enfants et 60 pour les adultes», explique notre interlocuteur. Pour la prise des photos et la recherche scientifique, la DVE (Direction de valorisation et exploitation des biens culturels) exige une autorisation, à travers un formulaire qui doit être rempli conformément au cahier des charges. Les ruines de Kherbet Zambia, connues sous le nom romain de Lamelli Praesidium, abritent d'inestimables vestiges, entre autres, un bassin aqueduc et des inscriptions indiquant que les réparations sur les objets ont été faites sous le règne des deux Philippe avec à l'appui un fac simili d'une pierre votive. D'autres trésors dont regorge la région des Biban, attendent d'être décryptés pour en faire une attraction touristique par excellence, avec à la clé, nombre de postes d'emploi en perspective. Advertisements