Les pièces saisies sont d'une valeur archéologique inestimable, selon l'expertise technique réalisée. Le groupement de la Gendarmerie nationale de Bordj Bou-Arréridj a saisi 111 pièces de monnaie et 26 objets archéologiques à l'ouest de Bordj Bou-Arréridj, a-t-on appris hier auprès de la cellule de communication de ce corps constitué. Cette opération s'est également soldée par l'arrestation de deux individus, âgés respectivement de 28 et 31 ans, originaires de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. L'enquête a été déclenchée sur la base de renseignements parvenus au service de la gendarmerie dénonçant une activité suspecte des deux mis en cause. Les pièces saisies, 111 pièces de monnaie de diverses formes et valeurs (or, argent, cuivre, bronze et verre), et de diverses époques musulmanes (abbasside, fatimide, almohade et ottomane) ainsi que des pièces archéologiques datant de la préhistoire provenaient des opérations de fouilles et faisant l'objet de commercialisation illicite. Selon les informations communiquées de même source, les pièces saisies sont d'"une valeur archéologique inestimable", selon l'expertise technique réalisée par les services de la direction de wilaya de la culture. Malgré le démantèlement d'associations de malfaiteurs et la surveillance des sites archéologiques, des objets de valeur datant de l'époque préhistorique, amazighe, romaine, byzantine, ottomane entre autres se retrouvent entre les mains de contrebandiers qui essayent de les vendre à l'étranger. Notons qu'une partie du patrimoine historique de la région des Bibans est en danger. Les vestiges renfermant une partie de l'histoire de l'Algérie sont dans un état avancé de décomposition. Pourtant, le peu de fouilles réalisées autour de la ville de Bordj Bou-Arréridj montrent le riche potentiel que renferme cette région du pays. Ce phénomène du vol des objets archéologiques touche la wilaya de Bordj Bou-Arréridj plus que toutes les autres régions, du fait qu'elle possède des dizaines de sites antiques à Bordj Bou-Arréridj et à Oualoul, les ruines romaines de Teffreg, Mezita, Lachbour (El-Achir), El-Hamadia, Ras El-Oued, Kherbet Zembia (Belimour), Kharbet Guidra (Khellil), Sed Belabbès (El-Euch), Bordj Ghedir, la kalâa de Tihamamine à El-Euch, les écritures tifinagh à Semma (Bendaoud) et d'autres sites enfouis ou sur lesquels nous n'avons pas beaucoup d'informations. Les "voleurs de notre mémoires" sévissent un peu partout, sans être inquiétés. Ils creusent, fouillent et profanent même des nécropoles afin de mettre la main sur d'éventuels pièces de monnaie, des stèles ou même des fragments de poterie. Les directions concernées par la protection et la mise en valeur de ces sites et découvertes archéologiques sont restées inefficaces depuis des années. Malgré les appels d'intellectuels et les écrits de la presse, le patrimoine de la région est dilapidé, volé et détruit. À Bordj Bou-Arréridj, on a construit sur des sites archéologiques sans le moindre souci. Il suffit de faire un tour à Sidi M'barek, à Bir Aïssa, Ras El-Oued, Bordj Bou-Arréridj... pour voir des pièces archéologique détournées, peintes, détériorées, utilisées à d'autres fins et même privatisées par certains. Chabane BOUARISSA