A l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre de chaque année afin de sensibiliser le grand public à la situation précaire de cette catégorie de la population, promouvoir leurs besoins spécifiques pour leur permettre une véritable insertion sociale et professionnelle et leur offrir des postes de travail, la direction de l'action sociale (DAS) de Biskra a organisé, jeudi dernier à l'Ecole des handicapés, des portes ouvertes sur cette structure. «L'Algérie enregistre des progrès et des acquis certains dans la prise en charge des besoins spécifiques des personnes atteintes d'un handicap physique ou psychologique. Depuis novembre 2019, la prime de solidarité avec cette frange est passée à 10 000 DA par mois pour les personnes sans revenus. À Biskra, 5200 personnes en bénéficient. En sus d'une protection sociale et sanitaire de 100 %, la gratuité des appareils orthopédiques et auditifs, des prothèses et des petits véhicules et des fauteuils roulantes, l'accès gratuit au transport public, les personnes aux besoins spécifiques ont la possibilité d'obtenir un logement social, une automobile adapté avec des exonérations fiscales et de faire valoir leur droit à un emploi», a rappelé Brahim Zoghmari, directeur de la DAS. Cette dernière gère 6 structures dédiées à la prise en charge et à la scolarisation des enfants sans famille et des handicapés. L'Ecole des handicapés accueille actuellement 68 externes et 62 internes dans 11 classes d'apprentissage orthophonique, du braille et de soutien psychologique pour les autistes, trisomiques et autres déficients mentaux, a-t-on appris. «Situation déplorable» Profitant de la présence du wali et du P/APC de Biskra, Lekraïchi Derbali, président du bureau de Biskra de l'Association nationale de promotion des personnes aux besoins spécifiques, n'a pas manqué de relever qu'en dépit des mesures et des aides étatiques, la situation des handicapés étaient déplorables et que la pandémie de la Covid-19 avait aggravé les choses. «Nous sommes marginalisés et exclus du monde du travail. Nous ne voulons plus des pensions et des maigres aides financières. Nous réclamons des salaires compensatoires équivalents au SMIG et des allocations de chômage pour les handicapés sans travail et mariés. Nous militons pour que les droits des personnes aux besoins spécifiques soient constitutionnalisés et que toutes les lois et la réglementation assurant une vie décente et digne pour tous soient simplement appliquées à la lettre. La ministre a dernièrement annoncé que 1500 projets financés par l'Angem allaient être réservés aux handicapés. C'est une bonne initiative. Espérons que cela ne soit pas juste des paroles en l'air», a-t-il souligné. Globalement, les handicapés des 4 catégories que sont les non-voyants, les sourds-muets, les déficients mentaux et les handicapés moteurs réclament des postes de travail aménagés et conformes à leurs besoins, des locaux commerciaux et des ateliers pour y exercer leur métier ou spécialité, l'augmentation des aides financières, des facilitations d'insertion aux dispositifs Ansej, Angem et Cnac, des aménagements urbains pour faciliter leur accès aux administrations et le renforcement de l'arsenal juridique national relatif à la protection des personnes en situation précaire du fait d'un handicap. À noter que le clou de cette journée aura été des représentations théâtrales et des saynètes jouées par des enfants handicapés qui ont fait preuve d'un talent émouvant et la distribution de fauteuils roulants électriques et des motocyclettes pour une vingtaine d'handicapés moteurs. Se disant ému et sensible à la situation des handicapés de Biskra, Azzedine Slimani, le président de l'APC, a annoncé qu'un dossier avait été transmis à la wilaya pour la réactivation de l'Enabros, une entreprise communale de fabrication de balais, époussettes, blaireaux et brosses à récurer mise en berne depuis des années et qui embauchait des personnes atteintes de cécité. «Aucune suite n'a été donné à ce dossier», a-t-il déploré. Advertisements