Ils souffrent d'une déficience physique ou mentale due à des malformations prénatales. A l'occasion de la célébration de la Journée nationale des handicapés, jeudi dernier, des différents acteurs du mouvement associatif ont saisi l'occasion pour attirer l'attention des autorités locales et de la société en générale aux conditions difficiles des personnes aux besoins spécifiques. Evoquant l'enfant handicapé, l'Observatoire des droits de l'enfant a tiré la sonnette d'alarme en vue de la situation précaire de cette frange sociale. Selon des spécialistes à la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) l'origine du handicap chez les enfants est leur malformation au cours de la période périnatale. C'est ce qu'a affirmé également la Fédération algérienne des personnes handicapées (Faph). En effet, celle-ci a informé que chaque année, près de 4000 enfants souffrent d'une déficience physique ou mentale due à des événements pathologiques ainsi qu'à des accidents lors de l'accouchement. Des spécialistes ont affirmé que les défauts de malformation périnatale peuvent être évités grâce à un dépistage précoce et la bonne formation adaptée du personnel du service de la maternité. De ce fait, ils ont appelé toutes les femmes enceintes à effectuer un dépistage dès les premières semaines de leur grossesse pour repérer les sujets à risque de malformation et de leur assurer un traitement ou une intervention médicale en cas de risque majeur. Les participants à cette manifestation n'ont pas manqué de mentionner les dispositifs mis par l'Etat. «Certes, l'Etat a déployé des sommes énormes pour prendre en charge les handicapés, notamment les enfants, mais en réalité, il n'y a rien. La majorité des lois et des textes assurant aux handicapés leurs droits restent comme noir sur blanc en l'absence d'un véritable suivi», a souligné l'un des participants. Ensuite, il n'y a pas une stratégie claire de prise en charge des enfants atteints de malformations, en particulier ceux qui souffrent de déficiences ou des retards mentaux. Le peu de centres psychopédagogiques que compte l'Algérie situés à Alger, Annaba ou Oran ne sont pas adaptés convenablement. Pour sa part, le mouvement associatif a appelé au développement d'une politique de prise en charge non centralisée. Il recommande l'installation des établissements de prise en charge spécialisés pour chaque catégorie au niveau de chaque wilaya. «Nous sommes obligés de parcourir des centaines de kilomètres pour nous rendre aux grandes villes où est situé le peu de centres spécialisés, notamment dans le cas d'un handicap mental», a déploré un président d'une association des handicapés activant dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il est aussi important de rappeler que la grande majorité des handicapés moteurs souffrent aujourd'hui de la réduction de leur mobilité puisqu'ils n'ont pas bénéficié d'un fauteuil roulant ou d'un tricycle pour exercer leurs activités. «La prise en charge des handicapés ne consiste pas seulement à leur attribuer une pension mensuelle de 3000 DA. Cette allocation destinée d'ailleurs uniquement aux personnes handicapées affiliées au filet social ne répond plus à leurs besoins en vue de la cherté de la vie», a regretté Kamel, un handicapé moteur dès sa naissance tout en soulignant que «cette frange sociale très vulnérable a besoin d'une véritable considération de la part de toute la société pour qu'elle soit indépendante afin de jouir d'une citoyenneté complète». Il est temps donc de prendre au sérieux les handicapés physiques ou mentaux. Cela nécessite la mise en oeuvre, en urgence, des différents mécanismes destinés aux handicapés pour une meilleure insertion dans la vie sociale, notamment professionnelle et surtout leur accompagnement tout au long de l'année.