La centaine de travailleurs relevant de l'Office national de développement de l'élevage équin et camelin (ONDEEC), qui dispose, outre le siège national à Tiaret, de plusieurs autres unités de monte, sont en train d'égaler un triste record national : celui de la non-perception de salaires depuis maintenant dix-huit mois. La série de grèves continue. L'actuelle, en cours depuis une quinzaine de jours, se poursuit presque dans l'indifférence de la tutelle qui, après avoir envoyé un émissaire, s'est tout simplement tue. A vrai dire, les grèves, entrecoupées d'interventions des pouvoirs publics locaux et de l'intronisation, depuis sept mois, d'un nouveau directeur, n'ont pas valu à ce gros maillon de la chaîne dans le monde équin de se soustraire du replâtrage par manque de volonté politique que le ministère de l'agriculture tarde à mettre en branle. Certains, au fait de la chose, attestent que «la mort de cet Office a été programmée le jour où, en 2013, un Conseil interministériel a décidé de l'effacement de ses dettes mais en décidant de couper depuis la quote-part de 9% que versait la SCHPM à l'ONDEEC». Tout le monde a cru quelque temps après le limogeage inélégant du Dr Zerhouni que les choses allaient évoluer positivement, mais le désenchantement était à l'égal des espoirs déçus. L'absence d'une volonté politique de restructurer le secteur en amont et en aval, ajoutée au non-versement de la quote-part de 9% provenant des produits de courses qu'a cessé de verser la SCHPM (société des courses hippiques et du pari mutuel) depuis 2013 bien qu'institué par décret en 1996, prolonge le désarroi aussi bien du personnel que du parc équin de l'Office. L'engagement de la mise en place d'un groupe de réflexion pour sortir des ornières n'a été qu'une autre promesse venue épaissir le dossier. Et pour cause, la situation est restée inchangée. Sinon elle allait en s'amplifiant vu le non-versement des salaires et les charges qui s'accumulaient. «S'il y a volonté de privatiser le secteur, qu'on le fasse, sinon l'ONDEEC ne pourra avoir son salut que par le changement de statut», nous expliquait, ces jours-ci, un cadre. L'ex-DG, docteur Zerhouni préconisait «un changement de statut. Une EPA serait la panacée», et d'ajouter que «s'ils veulent la maintenir en tant qu'EPIC, qu'ils lui donnent les moyens à savoir les outils de production». En attendant cette volonté politique promise depuis Bouazghi en marge de sa visite à Tiaret, le monde équin reste plongé dan le doute. Jusqu'à quand ? Advertisements