Les prix du pétrole se sont repliés, hier, en raison des craintes de nouveaux verrouillages et restrictions de voyage suite aux inquiétudes concernant une nouvelle souche hautement infectieuse du coronavirus. Le brut, qui avait augmenté d'environ 33% depuis la fin du mois d'octobre suite à la validation de vaccins contre la Covid-19, ayant créé des attentes pour une reprise de la demande d'énergie l'année prochaine, s'est à nouveau installé sur une courbe fléchissante. Le Brent pour livraison février a chuté sous les 50 dollars en début de cotation, tandis que le contrat de février du pétrole américain à perdu près de 2 dollars, se situant aux environ de 47 dollars le baril. La baisse enregistrée en ce début de semaine inverse ainsi une tendance à la hausse, qui a vu les deux contrats augmenter de 4,58% et 5,33% le 18 décembre pour s'établir à 52,26 dollars/b et 49,25 dollars/b, respectivement. Les analystes du marché ont attribué, selon Platts, la forte baisse des prix du pétrole, dès l'ouverture des places de cotation hier matin, à l'émergence d'une variante hautement infectieuse du coronavirus, appelée B.1.1.7. La souche est apparue au Royaume-Uni, le pays ayant adopté des restrictions plus strictes pour y faire face. «La nouvelle souche du virus Covid-19 est préoccupante pour le marché, car elle est considérée comme plus contagieuse et pourrait entraîner une multitude de nouvelles restrictions de voyage, réduisant la demande de pétrole», a déclaré Pan Jingyi, analyste de marché chez IG à S&P Global Platts. Plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche et l'Italie et la Belgique, ont annoncé des restrictions de voyage concernant le Royaume-Uni afin de freiner la propagation du virus, selon les médias. Dans ce contexte tendu, les nouvelles concernant la conclusion d'un accord sur un projet de loi de relance américain d'une valeur de près de 900 milliards de dollars n'ont pas suffi à rassurer le marché, même si une telle relance est considérée comme essentielle à la reprise économique et à la demande de pétrole aux Etats-Unis. L'instabilité persistante des marchés donne du fil à retordre à l'OPEP+, qui doit se réunir les 3 et 4 janvier prochain, pour statuer sur la meilleure réaction à adopter pour approvisionner au mieux le marché et stabiliser les prix. L'Organisation et ses alliés ont décidé de se rencontrer mensuellement pour justement réagir plus promptement face aux soubresauts récurrents du marché pétrolier. «L'Opep+ réagira plus rapidement aux changements et adoptera une approche adéquate au marché pétrolier grâce à son calendrier accéléré de réunions mensuelles», ont indiqué la Russie et l'Arabie Saoudite lors d'entretiens tenus à Riyad. Des conférences OPEP+ plus fréquentes signifient que ce sont les décideurs des pays producteurs de pétrole qui dirigeront le marché dans les mois à venir, et non les spéculateurs, a déclaré le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz Ben Salmane, selon Bloomberg. Le ministre saoudien s'exprimait face à des journalistes, après des entretiens à Riyad, samedi dernier, avec le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak. Ce dernier a déclaré : «Nous nous réunissons tous les mois car nous pensons que le marché n'est toujours pas rétabli et qu'il est extrêmement volatil. Nous devons adopter une approche pratique et être en mesure de réagir plus rapidement.» Début décembre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés ont décidé d'une accélération significative de leur calendrier semestriel habituel, tout en ajoutant 500 000 barils par jour de production au marché. Une décision qui doit être réévaluée mensuellement dès le mois de janvier 2021. Advertisements