Cette commission est la première à visiter l'usine et à rencontrer la direction et les représentants des 465 travailleurs, depuis l'éclatement de la crise en décembre 2020. Comme annoncé précédemment par El Watan, une commission ministérielle est arrivée hier à l'entreprise nationale de matériel de gerbage et de manutention, German, de Aïn Smara, dont les travailleurs sont en grève depuis plus d'un mois. La commission composée de deux cadres du ministère de l'Industrie et des Mines et deux autres de la direction du secteur à Constantine, a rencontré d'abord le Pdg de l'entreprise, Badreddine Benenia, avant de se réunir avec les membres de la section syndicale affiliée à l'UGTA et les membres du comité de participation. Cette commission est la première à visiter l'usine et à rencontrer la direction et les représentants des 465 travailleurs, depuis l'éclatement de la crise en décembre 2020. C'est dire la légèreté avec laquelle est considéré l'outil de production de l'Etat. D'ailleurs, le ministre du secteur, Ferhat Aït Ali, a déclaré récemment ignorer la vérité sur ce dossier. Lors d'une rencontre accordée mardi 12 janvier au député du FJD, Lakhdar Benkhellaf, autour du sujet, le ministre a surpris en déclarant qu'il «demande depuis une année au holding de lui fournir des rapports de situation sur l'entreprise German, mais qu'il n'a rien reçu», nous a révélé M. Benkhellaf. Conflit ouvert Une déclaration qui met en lumière un conflit ouvert entre le ministre et le directeur du holding Algerian General Mecanics, dont dépend German, et d'autres holdings qualifiés de supports de la «îssaba». Sur ce, Ferhat Aït Ali s'est engagé à prendre une série de mesures d'urgence pour sauver German, après la collecte des informations nécessaires, comprendre ce dossier dans le détail. D'où l'envoi de la commission. Cette dernière avait rencontré hier toutes les parties sur site : les cadres dirigeants, à leur tête le Pdg, les membres du CP et de la section syndicale, et aussi un nombre de travailleurs. «Les émissaires nous ont écouté et ont enregistré toutes nos revendications, à savoir le versement des arriérés de salaires, le rééchelonnement de la dette de l'entreprise sur le long terme, accorder un fonds de roulement pour redémarrer l'activité et, enfin, le départ des cadres dirigeants», nous a confié Souheila Makhlouf, cadre du syndicat d'entreprise. Cette visite semble avoir été positive du point de vue des grévistes. «Nous avons ressenti une réelle volonté de nous aider et aider l'entreprise. En tout cas, les émissaires nous ont promis de transmettre toutes nos doléances directement au ministre», a déclaré la même responsable à El Watan. Est-ce alors la fin de la grève ? Notre interlocutrice n'a pas pu répondre à notre question, même si elle admet que c'est plus raisonnable de surseoir au mouvement, mais selon elle, la question sera soumise aujourd'hui aux travailleurs qui décideront de la reprise ou non de l'activité... en attendant du concret. L'action du député Lakhdar Benkhellaf et la réaction rapide du ministre Ferhat Aït Ali ont apporté du mouvement dans l'inertie incroyable qui a caractérisé la crise de German. Le soulagement, même léger, était perceptible hier chez ceux que nous avons pu toucher. Advertisements