En conflit depuis plusieurs mois avec la direction de l'entreprise German, spécialisée dans la production, le développement et la commercialisation des matériels de gerbage et de manutention, les travailleurs ont procédé, mercredi 23 décembre, à la fermeture de la RN5 au niveau de l'intersection qui donne accès au complexe industriel de Aïn Smara (ex-Sonacome) à Constantine, en signe de protestation contre la situation "catastrophique" de l'entreprise qui compte plus de 470 employés. Les protestataires revendiquent leurs salaires non versés depuis quatre mois, réaffirmer leur maintien du départ immédiat du président-directeur général, en poste depuis trois ans, ainsi que celui de cadres dirigeants de l'entreprise à l'origine, selon eux, de la "mauvaise gestion et de la situation alarmante dans laquelle se trouve l'usine qui frôle la faillite". Ils dénoncent également les pressions, les menaces et intimidations exercées par le directeur à l'encontre des travailleurs. M. Djarboua Mohamed El-Hadi, le chef de la section syndicale de l'entreprise en question lance : "La qualité d'équipements de l'entreprise est irréprochable, elle est la première du genre au niveau national. Les équipements ont coûté une fortune, mais à cause de la mauvaise gestion des responsables, elle est menacée de faillite. Sans oublier que le stock dont on dispose ne tiendra que quelques jours". "L'arrêt de l'activité a déteint sur la situation de l'entreprise qui croule déjà sous des dettes allant jusqu'à 800 milliards de centimes. Une somme impossible à rembourser dans l'état actuel de l'entreprise. Une situation qui explique l'incapacité de l'entreprise à payer les travailleurs et de gérer le problème du retard enregistré dans le versement des salaires qui se pose depuis le mois de septembre dernier", a-t-il ajouté. Pour les syndicalistes, les revendications soulevées par les travailleurs sont "légitimes d'autant plus que ces problèmes perdurent et les conséquences se répercuteront de manière très négative sur l'entreprise et les travailleurs". "Tous les dialogues entrepris avec la direction ont échoué. Nous avons usé de tous les moyens possibles pour régler ce problème qui nous empoisonne la vie, mais nous n'avons eu aucun écho. Nous nous sommes également adressés au wali de Constantine et au médiateur de la République, mais toujours aucune réponse. Nous exigeons l'intervention immédiate du ministre de l'Industrie afin de sauver cette entreprise en intervenant auprès des banques qui détiennent les créances de German et trouver un terrain d'entente afin de débloquer ses comptes", réclame M. Djarboua. Rencontrés sur les lieux, les grévistes, qui ont fermé l'accès à l'usine en accrochant aux portes des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "nous revendiquons le départ du PDG et ses cadres", se disent déterminés à poursuivre le mouvement de grève qu'ils observent depuis plusieurs jours déjà, jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Ils ont exigé aussi à ce qu'une commission ministérielle soit dépêchée pour enquêter sur les dépassements qui se produisent au sein de l'entreprise depuis plusieurs années. Absent sur les lieux, le PDG de German reste injoignable malgré toutes les tentatives au téléphone qui se sont avérées vaines.