Débloqués en juillet dernier, 55 projets d'écoles primaires, 12 CEM et 9 lycées tardent à être lancés à travers la wilaya. La wilaya de Boumerdès connaît un grand déficit en matière d'établissements scolaires. Ce problème ne s'explique pas par l'absence de projets mais plutôt pas les retards dans la réalisation. Une situation qui pénalise énormément les élèves, notamment ceux qui suivent les cours dans des salles en préfabriqué, comme c'est le cas pour les lycéens de Tala Maâli, à Zemmouri ou encore leurs camarades de Sidi Daoud et Taouarga. Au lycée Mohamed El Aïd El Khalifa, sis à 300 m du siège de la direction de l'éducation, les élèves étudient dans des salles menaçant ruine. La wilaya avait bénéficié de cinq lycées en 2014, mais aucun n'a vu le jour. Dans le cycle primaire, des milliers de potaches sont scolarisés dans des établissements très dégradés. A Boudouaou, 4 écoles devaient être démolies en raison de leurs détérioration, à Thénia (3), Tidjllabine (3), Béni Amrane (3), Corso (2), Boudouaou (2), etc. Un rapport examiné récemment par le conseil de wilaya fait état 55 écoles primaires, 12 CEM et 9 lycées qui tardent à être lancées à travers la wilaya. Même les petites opérations d'extension traînent. Selon le rapport, sur les 154 classes devant être réalisées pour remédier au manque de places, 55 n'ont pas encore démarré. Le wali Yahia Yahiaten s'est montré très critique à l'égard du directeur des équipements publics et des Assemblées communales. «Cela est inacceptable. Il y a des projets qui sont inscrits en 2010. Comment peut-on améliorer les conditions de scolarité de nos enfants si on met cinq ans pour construire une école primaire. Celui qui ne peut pas le faire en 7 ou 8 mois n'a qu'aller voir ailleurs. Il est anormal que les services techniques approuvent des cahiers des charges avec des délais de réalisation dépassant parfois 24 mois», s'est-il offusqué avant d'annoncer la création prochainement d'une commission qui se chargera du suivi des chantiers. Le wali n'a pas manqué de blâmer le directeur de l'administration locale lui reprochant de n'avoir pas honoré sa mission d'acquérir 31 salles en préfabriqué afin de les installer dans les établissements surchargées. L'année passée, il a été prévu la réception de 17 groupes scolaires. Sept d'entre eux n'ont pas été au rendez-vous. Dans le cycle moyen, la pression est constatée surtout dans les communes de l'ouest de la wilaya, à l'instar de Hammadi, Ouled Moussa et Khemis El Khechna. Là aussi, 6 sur les 9 CEM prévus n'ont pas encore ouvert leurs portes pour atténuer les phénomènes de double vacation et des classes roulantes qui, exceptionnellement, n'ont pas été appliqués en raison de la pandémie du coronavirus. En juillet 2020, le ministère des Finances a levé le gel sur 25 projets d'écoles primaires, 5 CEM et 5 lycées. Malgré cela, la machine de réalisation semble grippée. Le dégel financier n'a pas été suivi par le dégel administratif. Dans la daïra de Boumerdès, 13 écoles tardent à être entamés. Thénia connaît un déficit de 9 écoles, Boudouaou (11), Bordj Menaïel (11), Khemis EL Khechna (5), Dellys (3), etc. L'inertie de certains responsables conjuguée à la défaillance des entreprises et au manque de foncier ont retardé la livraison de 20 CEM et 13 lycées. L'échec est cuisant. Les autorités doivent travailler d'arrache-pied pour rattraper les retards accumulés. Les années à venir s'annoncent très difficiles pour les élèves et les enseignants. Advertisements