Ce problème se pose surtout dans les écoles en préfabriqué. Certains élèves suivent les cours dans des classes qui n'ont rien à envier aux chambres froides. Le problème du chauffage se pose encore avec acuité dans plusieurs établissements scolaires de la wilaya de Boumerdès. Des milliers d'élèves suivent les cours dans des salles dépourvues d'appareils de chauffage. Cette commodité fait défaut surtout au niveau des établissements ouverts durant ces deux dernières années ainsi que ceux érigés en préfabriqué, dont 54 écoles primaires, 7 CEM et un lycée. Ces derniers ne sont pas dotés de chauffage au motif qu'ils ne sont pas raccordés au réseau de gaz de ville. Certains sont équipés de bains d'huile, mais ces appareils qui fonctionnent avec l'électricité ne dégagent pas une grande chaleur et entraînent des chutes de tension et des coupures de courant à longueur de journée. Contrairement aux élèves du cycle primaire qui subissent les aléas du froid sans dire mot, les lycéens et les collégiens, eux, sont montés au créneau à maintes reprises pour dénoncer cette carence qui entrave énormément leur scolarité. C'est le cas des collégiens du CEM de Boudjellal El Ghorf, dans la commune de Naciria, qui ont observé une grève avant-hier pour exiger la mise en service des appareils de chauffage installés il y a plus d'une année. «Nos classes n'ont rien à envier aux réfrigérateurs. Nous n'arrivons plus à nous concentrer sur nos cours, notamment en début de matinée. La chaudière et les radiateurs ont été placés fin 2015, mais ils ne sont toujours pas fonctionnels», révèlent des élèves. En sus du froid, les collégiens suivent les cours le ventre vide. Des équipements de chauffage central hors service L'établissement est doté d'une cantine, mais celle-ci reste à ce jour fermée. Même situation aux CEM de Ouled Aissi et Khemis El Khechna, où l'on attend la mise en service des chaudières depuis plus de deux mois. Idem aux lycées de Legata, Si Mustapha, Kharrouba, Hammadi et de Hlaimia (Boudouaou), où le froid de ces derniers jours avait incité de nombreux élèves à boycotter les cours. Les chauffages centraux placés depuis septembre dernier n'y sont pour rien. Certains incombent la responsabilité à Sonelgaz qui tarde à raccorder ces établissements au réseau de gaz. Les lycéens s'interrogent aussi sur l'utilité des cantines construites à coups de milliards, mais fermées vraisemblablement à cause du manque de budget. A Legata, les repas servis aux lycéens sont préparés au niveau du CEM d'à côté. Néanmoins, ce sont les élèves au niveau des écoles en préfabriqué qui souffrent des aléas du climat. Au lycée Tala Maâli de Zemmouri, les élèves suivent dans des classes qui ressemblent plutôt à des épaves. Cet établissement qui a été érigé en bois après le séisme de 2003 n'a rien de tel que le nom. En plus du manque de chauffage, les élèves dénoncent les coupures fréquentes d'électricité et les infiltrations d'eau de pluie. «On a ramené des chauffages bains d'huile, mais on ne les a jamais installés», fulmine un élève, précisant que de nombreuses salles ont les fenêtres brisées et les portes fracassées. «Parfois, on se croirait dans la rue, tellement le vent souffle de partout», s'indigne-t-il. Même les élèves du primaire souffrent de ce genre de lacunes aux conséquences fâcheuses. Ailleurs, dans les localités non desservies en gaz, à l'instar de Timezrite, Afir, Ammal, Kharrouba, Ouled Aissa, Taouarga, les potaches se chauffent à l'aide de poêles à mazout. Cependant, la plupart de ces appareils sont vétustes et dégagent, à cause du manque d'entretien, une fumée susceptible de nuire à la santé des élèves.