Les baraques ont été érigées principalement durant la décennie noire. A Ben Mered, dans la commune de Bordj El Kiffan, un bidonville tentaculaire a été érigé au cœur d'une forêt se trouvant sur la RN 24, en l'occurrence la forêt de Ben Mered. Un nombre impressionnant de baraques occupe une portion importante du bois, lui conférant des allures de décharge publique. Les dégradations qu'a subies la forêt à cause de ce bidonville sont visibles sur les arbres dont les branches et les troncs portent les stigmates d'une décrépitude poignante. Signalons que cette forêt a été aménagée une première fois durant les années 1980. Une buvette et un mur de clôture y ont été construits. Au fil des années, le mur a subi des dégradations, avant d'être reconstruit dans le cadre du projet de la ligne du tramway. Toutefois, le mur n'a pas protégé le bois de la dégradation. Il en a seulement caché les effets. A l'intérieur de cette forêt, les baraques faites de parpaing et de tôle ondulée occupent le sommet de côte. Elles ne sont visibles que partiellement. Les branches des arbres laissent paraître seulement les toitures et les monticules de déchets ménagers que les occupants génèrent. Loin des regards indiscrets, les occupants y vivent dans des conditions piteuses. L'humidité et le manque d'ensoleillement ont eu raison de leur santé, notamment celle des enfants. D'après un élu de l'assemblée, «cette situation a été héritée de la décennie noire», fait-il savoir. Pour fuir l'insécurité qui régnait en ce temps là, des familles entières se sont installées dans cette forêt. «Les occupants du bidonville ont été recensés par les services de l'APC. La question de leur relogement relève de la wilaya», confie l'élu. Les occupants ont organisé plusieurs rassemblements pour demander leur relogement. «Nous avons même bloqué le passage du tramway. Cependant, cette démonstration de rue n'a servi à rien, puisque nous continuons à vivre dans la forêt, malgré les promesses des pouvoirs publics», déplore le représentant des occupants, et d'ajouter : «Nous avons été recensés par les services de l'APC de Bordj El Kiffan à maintes reprises, mais aucune suite n'a été donnée à ce recensement. Nous sommes détenteurs de documents nous confortant dans notre position d'occupants avant 2007. Alors que des sites de baraquements ont été érigés après 2007 leurs occupants ont bénéficié de relogement. A l'instar du bidonville de Bateau cassé, d'Istanbul et de Coco Plage, pour ne citer que ceux là». Les occupants de ce bidonville demandent aux autorités de la wilaya de les intégrer dans les prochaines opérations de relogement, car ils ne peuvent plus supporter leurs conditions de vie dans le bidonville. «Vivre en permanence dans une forêt est un facteur pour toutes sortes de maladies. A cause de l'humidité, nos enfants sont atteints de maladies respiratoires et allergiques. Nous demandons à ce que notre problème soit pris en charge par les autorités compétentes afin de retrouver une vie normale pour nos enfants», concluent nos interlocuteurs. Advertisements