Un nombre impressionnant de baraques occupent une portion importante du lieu, lui conférant ainsi des allures de décharge publique. La dégradation qu'a subie la forêt à cause de ce bidonville est visible sur les arbres dont les branches et les troncs portent les stigmates d'une décrépitude poignante. Cette forêt a été aménagée une première fois durant les années 1980. Une buvette et un mur de clôture y ont été construits. Au fil des années, le mur a connu des dégradations, avant d'être reconstruit dans le cadre du projet de la ligne du tramway. Toutefois, le mur n'a pas protégé le bois de la dégradation. Il en a seulement caché les effets. A l'intérieur de cette forêt, les baraques en parpaing et tôle ondulée occupent le sommet de la côte. Elles ne sont visibles que partiellement. Les branches des arbres en laissent paraître seulement les toitures. Loin des regards indiscrets, les occupants y vivent dans des conditions piteuses. L'humidité et le manque d'ensoleillement ont eu raison de leur santé, notamment celle des enfants. D'après un élu de l'assemblée de Bordj El Kiffan, dont dépend la forêt, cette situation a été héritée de la décennie noire. Pour fuir l'insécurité qui régnait en ce temps-là, des familles entières se sont installées dans le bois. «Les occupants du bidonville ont été recensés par les services de l'APC. La question de leur relogement relève de la wilaya», confie l'élu. Pour ces familles qui attendent le relogement depuis des années, c'est une lueur d'espoir. Dans le même ordre d'idée, des forêts, qui ne sont pourtant pas occupées par les bidonvilles, subissent de plein fouet la dégradation de l'homme. A Bousaqloul, dans la commune de Aïn Taya, une petite forêt, comptant nombre d'aménagements, dont une clôture, se trouve complètement délaissée. En l'absence d'agents d'entretien et de gardiens, la forêt est en passe de devenir un lieu de débauche.