En dépit de plusieurs réclamations suivies de démonstration de rue sur la RN24, les habitants du lotissement Benmerabet relevant de la commune de Bordj El Kiffan lancent un énième appel aux autorités afin de les soustraire aux conditions de vie lamentables dans lesquelles ils vivent. En effet, ce sont environ 39 familles qui vivent en marge d'un cadre de vie devant les hisser à un rang acceptable. Ces familles, qui se sont installées durant le début des années 90', souffrent de l'indifférence la plus totale des autorités. Selon un habitant, «les pouvoirs publics ont effectué un recensement en 2007 dans le cadre de l'absorption de l'habitat précaire. Une opération qui s'avère aujourd'hui sans effet, puisque la situation n'a pas bougé d'un iota. Ce qui nous plonge dans une totale incertitude et dans une interminable expectative», explique le résidant. Il faut noter que pendant ces trente dernières années, les résidants du lotissement Benmerabet vivent dans un cadre marqué par une précarité sordide. Ce lotissement érigé sur une propriété privé n'a pu profiter d'aucun aménagement ni d'équipement public. Force est de dire que cette petite fraction de mansardes est une véritable zone d'ombre en plein capitale. «Ces baraques, nous les avons construites à la hâte durant la décennie noire. En ce temps, l'enjeu était de taille, car il fallait survivre. Nous nous sommes installés avec femmes et enfants dans ces mansardes, hors de portée des mains de la horde terroriste. Maintenant que l'Algérie a retrouvé la paix, nous sommes en droit de demander notre relogement, car, entre-temps, nous avons attrapé toutes sortes de maladies à cause du manque d'hygiène et de l'humidité», confie un habitant du site. D'après ce dernier, les autorités compétentes ont «court-circuité» leur relogement en dépit d'une opération de recensement et plusieurs requêtes déposées au niveau de toutes les administrations qui attestent l'éligibilité de ces familles. «Bien que nous faisons partie des premières familles recensées, nous n'avons profité d'aucune opération de relogement contrairement aux autres sites de Bateau-Cassé, Ben Mered ou même celui de Kaïdi où les familles ont été tous relogées», se désole le représentant des familles. Dans l'attente d'une prise en charge des autorités, ces 39 familles devront supporter encore un hiver rude et un ultimatum avant l'éradication des baraques où ils risquent de se retrouver sans toit. Advertisements