Les autorités locales reconnaissent la précarité dans laquelle vivent ces familles, mais aucune prise en charge sérieuse ne leur a été proposée. Dans la commune d'El Madania, 17 familles qui occupent des maisons vétustes, à la rue des Roses vivent dans des conditions inhumaines.La précarité y est une constante dans ces mansardes qui ne répondent pas, désormais, aux conditions d'une vie décente. L'intimité des familles y est violée par des agencements qui rappellent ceux de «dar s'bitar». Les toilettes sont collectives, ainsi que les robinets où l'on s'abreuve à tour de rôle. Chaque famille occupe une chambre d'à peine 12 m2, dont certaines ont été agrandies à la verticale. Sur les toits de ces pièces délabrées, des baraques en bois ont été construites, les habitants y accèdent par des échelles suspendues. Les murs lézardés, qui supportent à peine le poids des toitures, doivent également supporter celui de ces baraques perchées en hauteur, accentuant le risque d'effondrement. «Nous avons sollicité l'intervention des autorités locales à maintes reprises mais en vain», affirment les résidants. Et d'ajouter : «La dernière fois ou nous avons été reçus par le wali délégué, ce dernier nous a promis un relogement définitif dans des logements décents, mais depuis rien de concret n'a été entrepris afin de tenir cette promesse.» Les locataires affirment, par ailleurs, que leurs habitations ont été classées par les services techniques de l'APC d'El Madania, dans la catégorie rouge, c'est à dire destinées a être démolies, et ce, depuis 1993. «Nous avons été recensés par les services de l'APC comme étant des sinistrés en 1993. Lors du séisme de mai 2003, nos habitations ont été fragilisées davantage. Depuis, nous vivons dans une interminable expectative, car le risque d'effondrement s'accentue de jour en jour», témoigne un père de famille.Outre ce problème de taille, les habitants et plus particulièrement les enfants en bas âge, souffrent majoritairement de maladies respiratoires. «Nos enfants souffrent de maladies telles que les allergies et l'asthme, cela n'a pas pour autant provoquer une prise en charge urgente de notre problème», déplorent les habitants, qui ont tenu à préciser que leurs habitations se trouvent à une cinquantaine de mètres de la maison qui a accueilli la réunion historique des 22. D'après le premier vice-président de l'APC, M. Goumri, «ces citoyens ont été recensés, ils seront inclus dans les prochaines opérations de relogement. Nous espérons vivement qu'ils seront relogé d'ici peu, car effectivement, les conditions de vie de ces habitants sont déplorables». Et d'ajouter : «Ce sont des citoyens de la commune, en tant que responsables locaux, leur problème ne nous laisse nullement indifférent. Néanmoins, leur relogement est seulement une question de temps.»