Les adultes atteints de cécité, parfois mariés avec des enfants, sont marginalisés et laissés à leur triste sort dans des situations sociales et professionnelles des plus déplorables. Dans un communiqué paraphé par Lekrichi Derbali, président du bureau de Biskra de l'Association nationale de promotion des personnes aux besoins spécifiques, cette organisation rappelle les difficultés et embûches auxquelles les personnes atteintes de cécité totale et de déficiences visuelles sont confrontées au quotidien. Evoquant les progrès réalisés par l'Etat algérien pour la prise en charge de la scolarisation des enfants non-voyants et des aides techniques et financières octroyées à cette catégorie de handicapés, le document relève toutefois que les adultes atteints de cécité, mariés avec des enfants, sont marginalisés et laissés à leur triste sort dans des situations sociales et professionnelles des plus déplorables. Partant de ce constat, il est demandé aux responsables locaux et aux ministères de l'Intérieur et des collectivités locales, du Logement et de la solidarité et des affaires familiales d'initier des opérations concrètes et de prendre des mesures urgentes pour inciter, voire obliger les employeurs à recruter des personnes non ou malvoyantes et les faire bénéficier d'un logement social comme stipulé par les textes de loi. «Dans cette catégorie, il y a des personnes ayant été formées et qui ont appris des métiers dans la cartonnerie, le tissage, le malaxage de l'argile, la réception téléphonique, le massage thérapeutique et des soins corporels dans l'enseignement du braille ou comme imam et responsables de jardins pédagogiques pour les plus jeunes et dans d'autres secteurs aussi. Malheureusement, le taux de chômage parmi les non-voyants, les hypermétropes, amblyopes, astigmates et autres presbytes sévères est presque de 100% en dépit de leurs capacités à travailler pour garder leur dignité. Les employeurs rechignent à embaucher un handicapé, car ils ont peur des contraintes, mais nous devons écorner et déchirer les images dévalorisantes entourant ces personnes aux besoins spécifiques qui peuvent exercer un métier pourvu que la volonté, les moyens et les aménagements soient de mise pour les soutenir», a précisé notre interlocuteur. Concernant l'accession des personnes non-voyantes à un logement social, il a ajouté que les pouvoirs publics en charge du dossier devraient toujours réserver un quota de logements sociaux pour les handicapés, mais que ceux-ci sont traités comme tout autre postulant à cette formule d'acquisition d'un habitat. «Il faudrait que la barre des 24 000 DA de revenu mensuel ne soit plus prise en compte pour faire bénéficier d'un logement social les familles et les couples dont l'un des membres est atteint de cécité», souligne-t-il avec l'espoir d'être entendu. Advertisements