Abordé au sujet de la toute récente montée au créneau des 48 travailleurs revendiquant mordicus le paiement de 4 mois de salaire dûs, le président de l'APC de Benyahia Abderrahmène, localité distante de 18 km à l'ouest de Chelghoum Laïd, et relevant de la daïra de Tadjenanet, se gardera sciemment d'en éventer les tenants et aboutissants sur cet incident, certes maîtrisé, mais sur lequel plane un parfum de remous mal étouffé. Quand bien même le président de l'Assemblée communale, Mebarek Haddad Ali est manifestement convaincu que le spectre de la grève est omniprésent, il n'en donne pas moins sur cette question une lecture teintée d'un excès d'optimisme. A fortiori, la perspective d'un bras de fer autrement plus houleux, si dans les toutes prochaines heures, les revendications salariales ne sont pas satisfaites, est étayée par quelques élus locaux. Le niet catégorique du conseil syndical (UGTA) de l'APC ainsi que de l'union de wilaya de mettre leurs signataires sur le PV de réunion engageant l'APC à régulariser rapidement la situation des salariés sont une preuve supplémentaire que le compte à rebours a bel et bien commencé. Les représentants des travailleurs, apprend-on, ne veulent aucunement s'engager sur un terrain miné. Du moins, pas avant que le collectif des travailleurs ne perçoive son dû. Rappelons que ladite commune, l'une des plus pauvres de la wilaya, est en pleine faillite. D'autant plus que sur arrêté n° 503 du 18 janvier 2003 de la chambre administrative près la cour de Constantine, l'APC est astreinte, au titre des dommages et intérêts, d'indemniser les héritiers Ahmed Yahia à hauteur de 68 046 000 DA suite à un lourd contentieux foncier de 7 ha que la commune a exproprié indûment.