Le spectre du blocage des salaires rebondit de plus belle au sein du collectif des travailleurs de la commune de Benyahia Abderrahmène, une localité pauvre et en pleine faillite située à 18 km à l'ouest de Chelghoum Laïd et relevant de la daïra de Tadjenanet. Nous apprenons de source crédible que le collectif des travailleurs de l'APC, au nombre de 54 dont une demi-douzaine de contractuels, n'a, à quelques jours des fêtes de l'Aïd El Adha, toujours pas perçu la paie des mois de novembre et de décembre. Confrontée, dans le cadre d'un lourd contentieux foncier, aux héritiers Ahmed Yahia, qui revendiquent la propriété sur une superficie de 7 ha sur laquelle est implanté le siège de l'APC, cette dernière était assujettie, en exécution de l'arrêt de justice n°503 du 18 janvier 2003 de la chambre administrative de la cour de Constantine, à verser, au titre des dommages et intérêts, une indemnité de 68 046 000 DA aux propriétaires terriens. Depuis lors, nous précise la même source, les héritiers Ahmed Yahia avaient carrément opéré une opposition sur les subventions de l'APC affectées au fonds commun des collectivités locales (FCCL) et ponctionné, à ce jour, près de 2 640 000 DA. Il y a lieu de rappeler que la montée au créneau du collectif des travailleurs, au mois de mars dernier, revendiquant mordicus la régularisation de leur situation salariale, et la perspective redoutée d'un débrayage ont donné lieu à l'intervention des autorités compétentes qui ont pu rétablir, quoique momentanément, la situation. Mais ce n'était, à l'évidence, qu'un pis-aller dans la mesure où les salaires seront bloqués derechef, au grand désespoir des 54 travailleurs qui ont eu beau retracer leur désarroi dans pas moins de douze rapports circonstanciés adressés au chef de l'exécutif de wilaya et au P/APW, mais en vain. Pour l'anecdote, le siège de la brigade de la Gendarmerie nationale, le bureau de poste et bien d'autres institutions publiques seraient, selon la même source, bâtis sur des terrains appartenant à des particuliers. Cela veut-il dire que le cas de la mairie est susceptible d'ouvrir la voie à des litiges fonciers autrement plus préjudiciables ?