C'est devenu une (triste) habitude que de vouloir humilier en écorchant la susceptibilité de la corporation des arbitres en retraite à chaque occasion. Après le funeste et non moins dégradant «Taisez-vous !» proféré par le président de la FAF en poste, en direction des anciens arbitres, voilà que le chargé à distance des «affaires» de la CFA, fidèle à la tradition de la voix de son maître, récidive en affirmant lors d'une émission TV que les arbitres d'élite en retraite sont dépassés par les événements du monde de l'arbitrage moderne. Il argue dans son réquisitoire contre les anciens arbitres véritables gardiens du temple, vis-à-vis desquels il doit certainement développer un énorme complexe, qu'ils ne peuvent plus s'inscrire dans l'ordre chronologique des nouveautés et autres modifications apportées aux lois du jeu. En d'autres termes, tout simplement inutiles, voire encombrants. Faut-il rappeler que ce «constat» est émis par quelqu'un en retard d'une guerre et qui, de surcroît, n'a de sa vie porté la noble tenue de magistrat sportif, ni vécu ses sensations, encore moins ses émotions. Il est opportun de savoir qu'un arbitre international en retraite reçoit, à sa demande, périodiquement les publications émises par la FIFA. Car pour ceux qui ont consacré leur vie à l'arbitrage, couronnée du fameux sésame FIFA, font tout pour être quotidiennement à la page. Et que s'il y a réellement distance, elle est entre celui qui se croit véritablement commandant de bord d'un avion, avec navigation à vue, alors qu'il n'a de sa vie su piloter ou quand et comment piloter. Ce que beaucoup d'intrus et parachutés à la corporation de l'arbitrage ignorent le concept de savoir communiquer, sans faire partie de cette fameuse CFA, aux plus jeunes arbitres en activité de manière à leur faire gagner du temps, la transmission des raccourcis utiles, des valeurs morales fondamentales et autres techniques arbitrales apprises dans la difficulté du réel, loin de tout l'arsenal actuel, de la Toile et des espaces virtuels.