Ils étaient des milliers de citoyens à avoir rejoint, aujourd'hui, la ville de Bouira, pour manifester et réclamer « un Etat de droit » et surtout dénoncer « le maintien de la feuille de route du pouvoir en place ». Contrairement au deux marches observées la semaine écoulée, où la place des martyrs du chef-lieu de wilaya était quasiment interdite aux manifestants, les services de sécurité ont passé à une autre action, intimant ainsi l'ordre à quelques gérants de cafétérias de baisser rideaux, et ce, dans le but d'éviter des rassemblements de citoyens. En plus de cette instruction fortement contestée par la population, les transporteurs assurant les dessertes Ath-Laâziz-Bouira, Haizer et El Esnam ont été également appelés à quitter les arrêts. Le renforcement du dispositif policier déployé au centre ville et surtout sur les principaux axes menant au chef-lieu de wilaya continuent de susciter des questionnements. « Interdire aux citoyens de rallier le chef-lieu de wilaya est un dérapage », a-t-on dénoncé. « Des fourgons de transport remplis de voyageurs venant d'Ath Laâziz, sont renvoyés par la police à l'entrée nord de Bouira », a posté un militant sur sa page facebook. Hier, et comme il fallait s'y attendre, la foule a déployé plusieurs pancartes et banderoles sur lesquelles sont écrits des slogans contestant la feuille de route adoptée par les tenants du pouvoir. « Idéologistes : vos divergences et vos partis n'intéressent pas le Hirak. Qui se sent morveux se mouche », lit-on sur une banderole brandie au milieu de la procession qui a sillonné dans le calme les artères de la ville de Bouira. Et sur des pancartes on pouvait lire aussi : « Le peuple uni ne sera jamais vaincu », « Nous irons jusqu'au bout » « FLN au musée, pour une transition démocratique, » « Revendications du 22 février maintenues. Système dégage. La lutte continue ». « Pour construire un Pays il faut une Justice indépendante ». Les marcheurs ont scandé les mêmes slogans habituels chargeant le pouvoir et ses tenants. Les messages écrits sur les pancartes révèlent aussi le ton de la colère contre le régime. A préciser par ailleurs, qu'aucune arrestation n'a été selon nos sources, opérée par les services de sécurité, contrairement au vendredi dernier, où selon des informations, plus de 350 personnes ont été interpellées. Advertisements