La mobilisation pour la libération des détenus d'opinion et politiques se poursuit. A l'appel de la société civile, des centaines de personnes ont investi, hier, les rues de la ville de Haizer, une commune située au nord de Bouira, et ce, pour réclamer la libération des prisonniers «arbitrairement» emprisonnés. Les marcheurs ont battu le pavé, dès 9h, depuis le centre-ville en sillonnant les principaux quartiers du chef-lieu communal, a-t-on constaté sur place. Munis de pancartes, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et au chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah. «Peuple s'engage, système dégage !» «Non au pouvoir des casernes !», lit-on sur des pancartes brandies par la foule qui a également déployé des portraits de détenus, dont ceux de Lakhdar Bouregâa, Karim Tabbou et Samira Messouci. Sur une banderole géante, on pouvait lire «Libération des détenus. Ulac L'vote Ulac. Pour une transition démocratique». La procession humaine a démarré depuis le centre-ville et sillonné quelques rues du chef-lieu communal. Tout au long de la marche, les manifestants ont réaffirmé leur soutien à tous les prisonniers d'opinion qui croupissent dans les geôles du pouvoir. Présent à la manif', Mohamed Aissous, père du jeune Massinissa, un militant du RAJ incarcéré dimanche dernier à la prison d'El Harrach, a appelé à la libération de son fils et de tous les militants injustement jetés en prison. Meziane Chabane, élu RCD à l'APW de Bouira, a dénoncé de manière forte «le mode répressif» des tenants du pouvoir et les arrestations arbitraires des citoyens. Durant tout l'itinéraire, la foule scandait «Libérez nos enfants (…)» «Libérez les otages» «Pouvoir assassin !» Par ailleurs, des commerçants de la ville de Haizer ont baissé les rideaux en signe de solidarité avec les familles des détenus, dont quatre prisonniers d'opinion sont originaires de la région.