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Akli Tadjer. . Romancier «J'écris parce que je porte en moi des feux mal éteints»
Publié dans El Watan le 09 - 03 - 2021

-Votre roman est certainement le plus algérien, et d'une certaine manière le plus «nationaliste», de votre production. Il contient des passages très émouvants et durs qui révèlent la brutalité de la colonisation française, physique et morale. La littérature participe-t-elle à l'apaisement des mémoires à vif ?
Au mot nationaliste, qui a tant de fois été galvaudé, je lui préfère ‘‘patriotique''. Il est plus juste à mon sens. La littérature n'a pas vocation à panser les blessures de l'âme. Elle a pour but de raconter une histoire, et c'est déjà beaucoup. Dans D'amour et de guerre, je raconte l'horreur de ce que fut la colonisation et l'humiliation subie par nos aînés à qui l'on a fait endosser, – par force –, la tenue militaire pour défendre la liberté des Français dont eux même étaient privés. Mais surtout, je raconte l'absurdité de la guerre dans un monde devenu fou.
-Le jeune auteur que vous étiez, lorsque vous aviez publié en 1984 Les ANI du Tassili, accapare-t-il aujourd'hui la plénitude de son identité avec ce nouveau roman qui s'ancre plus que jamais dans une trajectoire algérienne douloureuse ?
On peut être né à Paris et y vivre depuis toujours sans renier pour autant son histoire familiale. Je suis Algérien et pour être plus précis encore, je suis kabyle par tous les bouts. Mon histoire, notre Histoire, m'a toujours tenu à cœur. Je m'y suis instruit tout seul. De la conquête, à la colonisation, jusqu'à la guerre d'indépendance, six générations d'Algériens ont souffert comme peu de peuples ont souffert. La France, pays de la déclaration des droits de l'Homme, s'est comportée en état voyou. Les chefs de son armée se sont comportés comme des bouchers. A commencer par le général Bugeaud, statufié à Paris, qui a pratiqué les enfumages, méthode dont se sont inspirés les nazis pour détruire les juifs. Je crois qu'il est important qu'à travers un roman, on puisse prendre du plaisir à lire, à apprendre, à réfléchir. Pour ma part, j'ai aussi grand plaisir, lorsque je suis invité à intervenir dans des lycées parce que mes romans y sont enseignés, à faire découvrir à de jeunes français ‘‘de souche'', ou à des jeunes gens issus des immigrations, des pans de leur histoire dont ils ignorent à peu près tout. C'est parfois comique et pathétique. Quand ils parlent de la guerre d'Algérie, on dirait qu'ils évoquent un événement qui se serait passé dans des temps immémoriaux qu'il serait impossible à dater.
-Pourquoi avoir situé votre roman D'amour et de guerre durant la Seconde guerre mondiale. Est-ce pour la part inédite de tragique de cette période en Algérie ?
Il y a des centaines de romans sur la Seconde guerre mondiale. Romans écrits par des Anglais, des Allemands, des Américains, des résistants français, des juifs, romans vus de la collaboration aussi, mais jusqu'à ce jour, nous n'avons jamais eu cette histoire racontée à travers le regard d'un jeune soldat arraché à ses montagnes kabyles pour combattre des Allemands qu'il ne connaissait pas pour une France, la vraie, qu'il ne connaissait pas davantage. Qu'est-ce qui se passait dans sa tête durant ces années au feu ? Qu'est-ce qu'il pouvait ressentir à risquer sa vie chaque jour dans une guerre qui n'était pas la sienne ? Combien ne sont jamais revenus ? On ne les compte plus. Ce qui donne des raisons d'espérer à Adam, le héros D'Amour et de guerre, c'est cette lumière au bout des ténèbres ; Zina, l'amour de ses jours et de toutes ses nuits. Pour elle, il se battra la rage au cœur pour sortir de cet enfer.
-Ce roman D'amour et de guerre est un roman humaniste, mais surtout bouleversant. Est-ce compliqué dès lors de penser au prochain ?
Vous savez, je n'écris pas pour passer le temps ou briller en société, j'écris parce que je porte en moi des feux mal éteints. Alors, j'ai d'autres choses à penser, à écrire, d'autres mémoires à décongeler.

Propos recueillis par Walid Mebarek
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