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Sidi Driss à l'est de la capitale : Le cadre de vie altéré par la pollution
Publié dans El Watan le 18 - 03 - 2021

L'oued qui traverse le quartier est le réceptacle de toutes sortes de déchets et de pollutions.
A Sidi Driss, dans la commune de Bordj El Kiffan, plusieurs centaines de maisons construites sur les berges d'un affluent hautement pollué de oued El Hamiz subissent de plein fouet les émanations nauséabondes de ce cours d'eau. D'après les habitants de ce lotissement tentaculaire, «l'affluent était sain et il faisait bon vivre dans cette fraction de la ville de Bordj El Kiffan. Au fil des années, particulièrement durant la décennie noire, le cours d'eau est devenu très pollué, ce qui a altéré notre cadre de vie», confie un habitant.
En effet, l'oued est devenu le réceptacle pour toutes sortes de pollutions et de déchets. En plus des déversements anarchiques qui se font au vu et au su des autorités locales, des habitants peu soucieux de l'environnement et de leur cadre de vie jettent leurs ordures ménagères dans l'oued. «Il y a même des carcasses de poulet que des propriétaires de poulaillers jettent carrément dans l'oued. Le courant de l'eau charrie ces carcasses sur plusieurs dizaines de mètres en les éparpillant ici et là. L'odeur finit par envahir toute l'étendue du lotissement et se propage même en dehors du quartier pour atteindre un périmètre très large», déplore-t-il.
Cette pollution, aggravée par l'incivisme de certains citoyens, a complètement altéré le cadre de vie des habitants. «Je regrette d'avoir construit ma maison dans cet endroit, car aujourd'hui mes enfants subissent directement les méfaits de la pollution qui caractérise le cours d'eau. J'ai un enfant qui est asthmatique et l'autre a contracté une allergie qui peu évoluer en asthme», affirme notre interlocuteur.
Signalons que cet affluent traverse plusieurs quartiers qui se trouvent dans les communes de Rouiba, Bordj El Kiffan et Bordj El Bahri. Cependant, le quartier de Sidi Driss reste l'agglomération la plus touchée par la pollution.
Un facteur déterminant fait que la pollution est ressentie davantage dans ce quartier que dans d'autres, à savoir celui de la courte distance qui sépare les premières maisons des rives de l'oued. «Les maisons ont été construites à ras du cours d'eau. Il y a à peine quelques mètres qui séparent les premières maisons de l'oued, ce qui fait que nous ressentons la pollution et l'insalubrité en premier», soutient-il.
Le cours d'eau finit son cheminement naturel dans une plage du nom de «Coco Plage». Avant que l'oued ne soit pollué, cette plage était fréquentée par les baigneurs qui venaient de toutes les communes limitrophes.
Avec la pollution que charrie l'oued, la plage est devenue très sale et interdite à la baignade. Même l'activité de la pêche a été réduite et le nombre de barques a été diminué de moitié. «Cette partie du littoral Est de la capitale est devenue un endroit très insalubre à cause de la pollution de l'oued qui se déverse carrément dans la mer. Les autorités compétentes doivent remédier à cette situation, car il y va de notre santé et de celle de nos enfants. Il existe des solutions, à l'instar de oued El Harrach qui est devenu après des travaux d'assainissement et d'épuration propre et même navigable», conclut-il.
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