Peugeot arrive sur le segment des petites avec deux offres radicalement opposées. Avec la 1007, annoncée pour le 28 avril, Peugeot propose un nouveau concept. Un concept qui a été bien accueilli par le public algérien lors du Salon d'Alger. Dans l'automobile, ce n'est pas souvent que l'on invente des concepts. C'est rare et cela fait extrêmement plaisir. Frédéric Saint-Geours, patron de la marque Peugeot, ne boude pas son plaisir devant la sortie le 28 avril prochain de la 1007, quelques semaines avant la 107. « Deux véhicules totalement différents. La conception de la 107 correspondait au défi de faire une vraie voiture européenne conforme aux attentes d'aujourd'hui, pour un prix d'entrée de 8500 euros. Pour réussir ce type de défi, on ne peut pas se compliquer la vie, sinon on ne rentre pas dans l'équation. » Prévue en année pleine a 130 000 unités (100 000 pour la 107), la 1007 devrait atteindre 60 000 unités en 2005. L'usine en produira 200 par jour la semaine prochaine et la cadence montera ensuite jusqu'à 600 unités par jour. Alors que l'on évoque des problèmes de mises au point sur les portes coulissantes, Frédéric Saint-Geours remarque : « La complexité des portes coulissantes est un problème que l'on connaît. Nous avons des travaux techniques normaux à ce stade de développement du véhicule. » Présente au Mondial de Paris, la 1007 était annoncée avec un premier prix à 13 650 euros. Une proposition qui pourrait être réaménagée en fonction des repositionnements tarifaires en cours sur ce segment. Ce concept fort apprécié des Algériens connaîtra à coup sûr un grand succès auprès d'une clientèle experte avide de nouveautés et surtout à la page. Alors que ni Peugeot, ni Citroën, ni Toyota n'annoncent les prix de leur véhicule développé en commun, leur positionnement va inévitablement bouleverser la donne sur un segment dominé par Renault avec Twingo et Fiat avec Panda. « Nous sommes des concurrents, nous ne discutons pas des prix entre nous, mais nous connaissons tous le coût de revient », a remarqué Jean-Martin Folz, le Pdg de PSA Peugeot Citroën, à propos des 107, Aygo et C1, vedettes du Salon de Genève. Pourtant, les trois modèles étant rigoureusement identiques, la marge de manœuvre dans la détermination du prix reste faible. Deux finitions et deux motorisations (1 l essence fourni par Toyota et 1,4 l hdi par PSA) pour tout le monde. En dépit de leur présentation officielle, le prix de ces trois modèles n'a toujours pas été communiqué. Tout juste Peugeot annonce-t-il un prix d'entrée de gamme à 8500 euros. De même, Citroën devrait démarrer autour de 8300 euros, tandis que Toyota annoncera ses prix en avril lors des essais avec la presse internationale. Vraisemblablement, les prix devraient s'échelonner de 8500 à 11 000 euros avec de faibles différences entre les modèles des trois marques. De même, la Panda, véhicule à succès de Fiat, est directement menacée par l'arrivée de la triplette Toyota-Peugeot-Citroën. « Nous avons des atouts, affirme Christophe Decultot, directeur France de la Business Unit Fiat et Lancia. La Panda a une vraie histoire et une très forte image avec une clientèle CSP+. » Son prix avec une entrée de gamme à 8000 euros devrait également lui permettre de résister. « Son style, son positionnement prix et ses fonctionnalités en font un produit solide, mais nous devrons être vigilants », avoue Christophe Decultot. Entre une (grande) Logan « dépouillée » pour 7500 euros ou une (petite) citadine au top niveau en termes de style et d'équipement de sécurité pour 8500 euros, ce sont deux conceptions produits qui s'affrontent. Deux paris qui se concrétiseront dans les mois qui viennent. Le client tranchera ce débat puisque les véhicules seront disponibles en juin prochain. D'ailleurs, la réussite des uns ne sera pas forcément synonyme d'échec pour l'autre.