Les services de la Sûreté nationale veulent être plus proches des citoyens. Ils privilégient l'approche de proximité envers les jeunes consommateurs de drogues et souhaitent, par cette nouvelle stratégie nationale, développer les capacités communautaires en matière de lutte contre les stupéfiants. C'est en tout cas ce qui ressort de la conférence de presse organisée, hier, au siège de la SWA, par le directeur du service central de lutte contre le trafic de stupéfiants, le commissaire principal, Kamel Tazrouit. Plus explicite, le conférencier affirmera que le but recherché, à travers cette méthode, est d'entrer en contact avec le petit consommateur de drogues et développer une méthode de communication au lieu de la répression. « Nous voulons sensibiliser les jeunes sur les méfaits de la drogue. Pour cela, nous avons organisé des journées portes ouvertes à travers l'ensemble des wilayas du pays. Des journées de prévention sont également organisées même à l'intérieur des lycées », affirme l'orateur. Il atteste que des équipes d'écoute et d'action pour la prévention, constituées de psychologues, de médecins et d'éducateurs, ont été installées avec un numéro vert au niveau de chaque sûreté de daïra. « Nous avons même de jeunes policiers de sexe féminin qui se sont présentés en civil chez des parents afin de discuter avec les jeunes toxicomanes sur les raisons de cette dérive. Nous avons eu des échos favorables de la part des parents qui veulent que nous poursuivions notre aide », avoue le conférencier. Cependant, l'orateur a tenu à affirmer que depuis la promulgation de la loi 18/04 du 24 décembre 2004, le consommateur de drogue est perçu comme un « patient » qui a besoin d'une « cure de désintoxication ». Le juge, selon cette loi, est tenu de lui prescrire une cure dans l'un des cinq centres de désintoxication que compte le pays. Il doit s'y rendre régulièrement, mais sera toutefois considéré comme un fugitif en cas de fuite. Le conférencier témoignera que plus de 39 associations non gouvernementales activent actuellement dans le domaine de la prévention contre la consommation des drogues. « Les jeunes drogués, en manque, commencent par subtiliser tous les biens familiaux avant de se tourner vers les vols et les agressions pour se procurer de la drogue. Il y en a qui se prostituent pour de la drogue. Quand on s'adonne à la drogue, on ouvre grandes les portes aux crimes connexes », a indiqué M. Tazrouit Quant au bilan du premier semestre 2006, 1280 kg de kif, 144 gr d'héroïne ainsi que 92 359 comprimés de psychotropes ont été saisis. 2050 affaires ont été traitées et 2941 personnes arrêtées. Gageons enfin que les cabines (ou points) d'information, chargées de porter aide et assistance aux citoyens, seront mises dans les plus brefs délais à la disposition des citoyens. Cela permettra de rapprocher davantage le corps de police des citoyens et d'atténuer les actes de vol et d'agression dans les rues de nos villes. Pour rappel, 2500 policiers ont été déployés dans les rues d'Alger afin d'assurer l'ordre public. Ce dispositif de sécurité vient en renfort au 12 000 policiers qui existent déjà sur le territoire de la capitale. « La présence de ces policiers sur le terrain répond à la politique de la DGSN tendant à sécuriser les biens et les personnes », nous a-t-on expliqué du côté de la SWA.