La ville de Bouira est depuis, hier, en ébullition, après l'affichage des listes des bénéficiaires des 904 logements sociaux. Des dizaines de postulants ont investi la rue, et ce, pour la deuxième journée consécutive, réclamant l'annulation pure et simple des listes des bénéficiaires et l'ouverture d'une enquête. Bloquant la voie publique, les manifestants, dont certains étaient accompagnés par des membres de leurs familles ont exigé l'ouverture d'une enquête. «On exige l'annulation des listes et la mise en place d'une commission désignée par les autorités centrales du pays. Des noms de bénéficiaires sont proches des membres de la commission de wilaya et de certains élus et responsables» a-t-on scandé. Craignant une protestation massive et des dérapages, des renforts de la police ont été mobilisés depuis deux jours, quadrillant les sièges de la wilaya et de la daïra. Plusieurs personnes ont été interpellées, hier, a-t-on indiqué de source policière. «Certains noms de bénéficiaires figurant sur la liste ne sont pas dans le besoin. Indus bénéficiaires Des personnes même qui ne sont pas résidantes en Algérie figurent parmi les bénéficiaires. C'est une preuve que la commission en charge de l'étude des dossiers des demandeurs de logements sociaux n'a pas fait convenablement son travail», a-t-on également dénoncé. Pour protester contre leur exclusion des listes en question, des jeunes, chauffés à blanc, ont menacé de passer à d'autres actions musclées. «Nous allons bloquer s'il le faut l'autoroute. Nous n'allons pas nous taire face à cette hogra. Nous vivons dans des conditions inhumaines, et ce, depuis des années. Aucun des membres de ma famille n'a bénéficié d'un toit, alors que des célibataires figurent parmi les premiers de la liste», a accusé un postulant, habitant le quartier Ecotec. Les manifestants se disent choqués par le fait que le premier responsable de la wilaya s'est réuni récemment avec des représentants des comités des quartiers, alors qu'en réalité «aucun comité n'a été agréé ou mandaté» La rencontre avait été pour rappel organisée sans la présence de plusieurs représentants de la presse. «C'est une injustice. De la hogra», crient-ils, appelant à annuler la liste et procéder à l'ouverture d'une d'enquête sérieuse. Un climat de tension règne. Advertisements