Le chef-lieu de wilaya de Bouira, a été encore une fois, le théâtre d'émeutes d'une rare violence survenu dans la nuit de jeudi à vendredi. L'origine de ces révoltes est liée à l'affichage mardi dernier, des listes des bénéficiaires de 904 logements sociaux, largement contestée, par des citoyens exclus, et qui ont investi la rue et pris d'assaut depuis mardi dernier le siège de la wilaya. Les postulants à ces logements qui n'ont pas trouvé leur noms sur la liste provisoire ont bloqué la voie publique desservant les cités des 140 logements, Ecotec, Oued Hous et même au centre ville, à l'aide de pneus enflammés et autres objets hétéroclites. Ils exigent des autorités locales l'annulation pure est simple des listes provisoires et la mise en place d'une commission d'enquête. Les services de police, mobilisés en force, ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Plusieurs émeutiers ont été interpellés, selon certaines sources. Des blessés parmi les policiers et émeutiers ont été déplorés, a-t-on ajouté. Il faut préciser que jamais la ville de Bouira n'a connu une vague de contestation suivant l'affichage de listes de logements sociaux. Le «refus» du chef de l'exécutif de tout dialogue avec les contestataires et l'attitude de certains responsables, nous ont indiqué certains manifestants, suscite des questionnements quant à la gestion de ce genre de situations. L'absence des élus et la défaillance de la société civile ont contribué à faire monter la tension, ajoute-t-on encore. La situation risque aussi de dégénérer dans les prochains jours. Des demandeurs de logements sociaux issus des quartiers de Ras Bouira et Ouled Bellil, situés à la périphérie de la ville de Bouira, avaient bloqué carrément l'autoroute est-ouest. Le trafic routier était paralysé jeudi durant plusieurs heures. Les forces antiémeutes de la gendarmerie nationale ont été obligées d'intervenir en usant de tirs lacrymogènes pour disperser la foule et procéder à l'ouverture de la route. Advertisements